RENCONTRE DANS L’UNITÉ-Bahais et non-Bahais réunis dans un camp de réflexion |14 May 2005

  
Lundi 2 mai 13 heures. Vanessa Adam, Aaron Jeannie, Kenny Ernesta, Tara Boniface, Melissa Stravens, Vanessa Léon, Ilm Mussard et Kelly Boucari, munis de leurs gros sacs se dirigent vers la chaussée : direction La Digue. Ils sont parmi la soixantaine de jeunes de Mahé, Praslin et La Digue qui  doivent participer à ce camp de jeunes. La mer est calme et le trajet sur le bateau des Coast Guard boucle le trajet en moins de deux heures. Ils sont accueillis par les responsables, M et Mme Jacobs de La Digue, et se dirigent tous vers le camp, installé à l’école La Digue.

Après s’être bien installés, les jeunes sont réunis pour la première  grande rencontre et pour connaître leur emploi du temps. Ensuite, direction chez Grégoire (aussi connu comme Little Dubai). Tous les jours, ils doivent se réveiller à 7 h 30 et la journée prend fin vers 23 heures. Après quatre jours passés ensemble, ils nous racontent leurs aventures non sans  enthousiasme.

"C’est la deuxième fois que je participe à un camp des  jeunes bahais. J’ai été invitée par une copine de classe. Ce camp me permet de mieux connaître la différence entre ma religion - le catholicisme  - et la foi bahaie. Maintenant je réalise qu’il n’y a pas de grande différence entre nous et nous prions le même Dieu ", raconte Vanessa Adam, 15 ans et étudiante à l’école Rivière Anglaise.

Aaron Jeannie étudie dans la même école. C'est la sixième fois qu'il participe à un camp semblable. “C'est très intéressant. On apprend pas pas mal de choses ici”, déclare-t-il.  “J’aime La Digue. En venant ici, je me suis fixé deux objectifs:  apprendre à mieux vivre et m’amuser. Je suis triste que les jours se soient écoulés à une vitesse éclair…”, ajoute tristement Aaron Jeannie.

Kenny Ernesta, un jeune de Praslin ne rate aucune occasion pour participer à ces camps de jeunes. “A chaque fois, je fais la connaissance de nouveaux amis et j’apprends de nouvelles choses. Dans ce camp, j’ai pris part à toutes les activités sportives. Une chose qui m’a beaucoup plu, c’est que les tuteurs nous ont appris à mémoriser des vertus et à les mettre en pratique. Les jeunes étaient divisés en groupe et nous avons partagé nos idées qui diffèrent bien sûr”, souligne-t-il.

Agée de 12 ans, Tara Boniface fréquente l’école de Mont Fleuri . Elle a été invitée à participer à ce camp par sa cousine. "Je suis venue voir les jeunes bahais et aussi participer à des sessions sur la moralité que nous n’avons pas à l’école. "

Tara Boniface affirme s’être bien adaptée et avoir fait beaucoup d’amies pendant ces quatre jours.

Il en est de même de Melissa Stravens, qui affirme également avoir fait la connaissance de nouveaux amis grâce à sa mère qui est bahaie. C’est le deuxième camp auquel elle participe.

"J'aime cet esprit d’unité qui règne parmi les jeunes, qu’ils soient de la même communauté ou pas. Une autre chose que j’ai adorée, c’est d’avoir eu le temps libre pour monter sur une bicyclette. Je me suis même fait mal, mais à Mahé on n'a pas toujours le temps de s'offrir ce plaisir", déclare-t- elle.

Vanessa Léon habite à Anse Boileau. Elle est à son troisième camp.  Bien que n’étant pas membre de la communauté bahaie, elle s’est fait beaucoup d’amis pendant ces camps. "J’aime beaucoup participer à ces camps où j’ai l’occasion de participer à des ateliers de travail. J’ai appris pas mal de choses sur la foi bahaie et j’ai réalisé que nous prions le même Dieu."

Ilm Mussard est pour sa part à sa quatrième participation. Il fréquente l’école d’Anse Boileau. Il est catégorique : "Je viens dans ces camps pour me discipliner d’abord, rencontrer des personnes, me faire des amis, apprendre sur la foi bahaie et m’amuser à fond. "

Kelly Boucari de Beau Vallon est à sa première participation. Elle a  tellement entendu parler des camps précédents qu’elle a voulu y prendre part cette année. "Je suis venue pour trouver des réponses à certaines questions et des choses que je n’arrive pas à comprendre", a-t-elle dit.

Asta Dia, 12 ans et habitante de La Digue, s’est jointe au groupe de jeunes pour la première fois. “J’assiste déjà aux classes de moralité et je voulais savoir encore plus. Pendant ces quatre jours, je me suis fait beaucoup d’amis et je me suis bien amusée”, a-t-elle dit.

En passant ces quatre jours ensemble, les jeunes venus de tous les coins des Seychelles ont, tout d’abord, appris à vivre en communauté et à accepter les différences d’autrui. En tout cas à la fin du camp, Vanessa Adam est arrivée à cette conclusion : "Tous les jeunes ont la même mentalité. Nous avons les mêmes soucis et les mêmes craintes. En participant à ces sessions, cela nous permet de réfléchir avant d’agir.”

Ilm Mussard n'est pas loin du même avis. Il pense en effet que ce camp lui permet d’être une personne plus disciplinée et l'aide à obéir aux ordres.

Quant à Vanessa Léon elle estime que "Les sessions sur le comportement sexuel et moral nous ont beaucoup aidés. Nous avons eu un guide pour la vie.”

Pour les responsables de ce camp de jeunesse, le but principal de ces rencontres trimestrielles est de promouvoir l’interaction entre les jeunes de plusieurs communautés aux Seychelles. “En vivant quelques jours avec d’autres personnes, les jeunes apprennent à être plus tolérants et compréhensifs”, affirment-ils.

On peut imaginer donc l'ambiance à la fin du camp. En effet le  6 mai, à 10 heures, à l'heure de la séparation, le coeur n'était plus à la fête. Aux éclats de rire et aux petites tapes amicales et blagues, ont succédé des mines tristes. C'est à peine si on voulait s'embarquer pour le retour. Mais que faire, d'autres devoirs attendent, le devoir de préparer l'avenir. Et de toute façon, ce n'est qu'un au-revoir et non un adieu. Les prochains campsseront encore plus intéressants .... C'est promis. Et à bientôt !

Vidya