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Journée de l’environnement célébrée sur les sites touristiques de Praslin |15 June 2013

Journée de l’environnement célébrée sur les sites touristiques de Praslin

La journée célébrée mondialement le 5 juin, fut marquée le jour précédent par la visite de la deuxième principale île de l’archipel du Ministre responsable de l’environnement, le professeur Rolph Payet, accompagné de son directeur général responsable du changement climatique et de l’information, M. Alain De Commarmond, de la conseillère technique chargée de l’éducation environnementale, Mlle Jeannette Larue et plusieurs autres techniciens. La délégation fut rejointe à Praslin par le célèbre naturaliste Praslinois Victorin Laboudallon, ainsi que des enseignants et des scolaires.

Une équipe du journal Nation a accompagné la délégation ministérielle sur ce parcours à la fois touristique et environnemental, qui débuta par l’hôtel Lémuria à Anse Kerlan.

Mais pourquoi Praslin et pourquoi le Lémuria, pourrait-on être amené à se demander ? Le professeur Payet expliquera ce choix par la nécessité de l’aménagement des forêts de l’île et la volonté de l’établissement cinq étoiles praslinois à produire et faire usage des énergies renouvelables.

« Les collines et montagnes de Praslin ont beaucoup souffert de l’érosion, créant un sérieux besoin de reforestation. Quant à l’hôtel Lémuria, à un moment de grand débat national sur la balance entre le développement et la gestion du patrimoine, il est un parfait exemple de développement touristique et de protection de l’environnement », nous dira-t-il.

C’est justement par un soleil modéré accompagné d’un vent frais mais relativement fort du sud-est – suffisamment d’éléments pour produire de l’énergie – que le ministre Payet et sa délégation arrivèrent au Lémuria, où ils furent accueillis par le directeur de l’hôtel M. Jacques Charles, et un groupe important de ses employés. Au programme : plante collective de lataniers endémiques qui formeront une allée menant au club de sport, et une réunion officielle entre les deux parties pour définir les prochains partenariats.

L’occasion également pour M. Charles d’élaborer sur la politique de développement durable non seulement prônée, mais pratiquée au quotidien par son établissement :

« Constance Lémuria est complètement ‘eco-friendly’. La protection de l’environnement est intégrée dans notre mode de fonctionnement, c’est une pratique instinctive que nous inculquons à nos employées et qui fait partie de leur formation. Nous sommes capables de mesurer notre consommation d’énergie, ce qui évite la surconsommation. Bref, la bonne gestion de l’écosystème est définitivement intégrée dans la vie de l’hôtel et nous continuerons de rendre l’environnement du Lémuria, de Praslin et des Seychelles le plus plaisant possible afin d’assurer le bien-être de la postérité ».


Parmi les actions fièrement citées par le directeur figurent le reboisement, l’usage d’eau de mer en lieu de pesticides ou d’herbicides, la prévention de l’érosion côtière, le jardin du chef qui fournit la cuisine en fruits, légumes et épices, le recyclage d’eaux usées pour le jardinage et le maintien du plus grand golf du pays, ainsi que la collecte d’eau des rivières. Les deux derniers projets permettent à l’hôtel d’être autosuffisant en eau, l’empêchant de rivaliser avec les habitants de Praslin pour la précieuse liquide.

Une autre initiative importante entreprise par le Lémuria est celle de la protection de tortues de mer. Vu que la Grande et la Petite Anse Kerlan ainsi que l’Anse Georgette voisine représentent une zone de ponte très importante avec quatre-vingt-cinq nids de tortues, l’hôtel emploie à plein temps un ‘manager de tortues’ en la personne de M. Robert Matombé. Un vrai passionné et amoureux des tortues, présent sur les plages tous les jours dès trois heures du matin afin de protéger les nids !

Et au ministre de répondre en rappelant qu’il est non seulement interdit de tuer la tortue et d’en faire du cari coco, mais qu’il est également interdit de la manger, contrairement à ce que prétendent beaucoup de Seychellois.

Avant de quitter Anse Kerlan et de reprendre la route pour Côte d’Or, à l’autre côté de l’île, le professeur Payet salua « les méthodes organiques, non-nuisibles et soutenables de la gestion du Lémuria » tout en lançant un nouveau défi, surmontable certes, à sa direction : Parrainer, avec d’autres partenaires, le reboisement des forêts de Praslin et assurer dans la foulée la protection du coco de mer et du kato noir.

Tournée du Parc Marin de Curieuse

La belle plage au sable fin de Côte d’Or ; prochaine étape donc de la visite ministérielle où M. Allen Cedras, le responsable de l’Autorité Nationale des Parcs Marins à Praslin, nous invita à monter sur un bateau. Objectif, une tournée du Parc Marin de Curieuse qui entoure les sites de l’Ile Chauve Souris, Ilot Cocos, St Pierre, la Réserve et l’île de Curieuse elle-même.

Avant de mettre cap sur cette belle île située en face d’Anse Boudin, M. Cedras nous fit visiter les bouées de mouillage nouvellement installées sur les sites, ceci afin de faciliter l’arrêt de bateaux de croisière. Il expliqua également que les bouées éviteront la destruction des coraux due à l’encrage, et limiteront le nombre de bateaux au mouillage.

Curieuse ! Une île magnifique située à un kilomètre au nord de Praslin, déclarée réserve naturelle depuis 1979. L’Ile abrite un écosystème dynamique et varié et représente une zone écologique importante avec de belles plages ou viennent pondre les tortues, des mangroves inclus six des sept espèces trouvées aux Seychelles et des forêts où poussent une variété de plantes endémiques, parmi lesquelles le coco de mer. Comme l’île servait de quarantaine pour les lépreux pendant cent trente-six ans, entre 1829 et 1965, ceci a contribué á la préserver de l’interférence humaine.

Curieuse sert également d’habitat naturel à une grande colonie de tortues terrestres. L’événement à Anse La Raie cet après-midi du 4 juin fut justement d’accueillir une nouvelle dans la famille. On aurait pensé à un nouveau né, mais MacGregor, comme on l’a baptisé après le fameux médecin qui séjourna dans l’île entre 1873 et 1875, est un gros mâle âgé d’environs cent cinquante ans et pesant plus de deux cents kilos. C’est en effet un cadeau de l’ancienne propriétaire de l’Hôtel La Réserve, présenté à l’Autorité des Parcs Marins par le nouveau directeur de l’hôtel, M. Jean-Paul Barallon. Partie récemment à la retraite, Mme Jenny Pomeroy a voulu témoigner de ce geste la bonne entente toujours existante entre son ancien hôtel et le département de l’environnement.

Dans une cérémonie digne de baptême, MacGregor eut son numéro d’identification, C 095, collée à la carapace, et fut donc officiellement enregistrée comme la quatre-vingt-quinzième tortue de la colonie de l’île.

Ce sont des membres d’une société de conservation appelée ‘Global Vision International’ qui mènent des recherches scientifiques dans les parcs de Curieuse et de Baie Ternay, qui procédèrent au marquage de MacGregor.

M. Cedras expliqua que toutes les tortues répertoriées sont équipées d’une puce électronique, qui en cas de vol ou d’égarement de l’animal, permet de le retrouver à l’aide d’un scanner.

La commémoration de la Journée Internationale de l’Environnement se termina par une randonnée d’environs deux kilomètres sur le sentier reliant Baie la Raie à Anse José. L’Occasion de rappeler que la marche est aussi une activité écologique, et de découvrir, par le biais de la mangrove et la vue époustouflante sur Petite Anse, la beauté de l’intérieure de l’ile Curieuse.

Avant de regagner Mahé, le ministre Payet fit un appel aux enfants de songer à prendre le secteur de l’environnement comme une vocation et, le moment venu, d’y choisir un métier. Il eut également un message pour les autres établissements touristiques du pays : Prendre les actions des hôtels Lémuria et La Réserve comme un exemple de nouveau partenariat entre le Ministère de l’Environnement et de l’Énergie et celui du Tourisme et de la Culture.

Partenariat qu’il souhaite voir développer dans le futur dans le but d’assurer le développement durable du pays …

Texte : Michel Savy
Photos : Patrick Joubert

 

 

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