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Archive -Seychelles

30e anniversaire de l’Accord de Victoria |11 January 2014

La COI se porte bien après 30 ans

« La COI (Commission de l’Océan Indien) se porte bien, très bien. Elle porte bien ses 30 ans. »

 C’est le Président seychellois, M. James Michel qui a fait cette déclaration hier matin lors de la cérémonie pour célébrer le trentenaire de l’Accord de Victoria, ayant institué en 1984 la Commission de l’Océan Indien.

Cette cérémonie s’est déroulée à National House là où les trois Etats – Seychelles, Maurice et Madagascar – signèrent le 10 janvier 1984 l’Accord de Victoria.

Étaient présents à la cérémonie : le Vice-Président M. Danny Faure, le Ministre Désigné M.  Vincent Meriton, le leader de l’Opposition M. David Pierre, les ministres des Affaires étrangères des Etats de la COI – M. Jean Paul Adam (Seychelles), M. El Anrif Said Hassane (Comores), M. Arvin Boolell (Maurice) et M. Ulrich Jacques Andrianantiana (Madagascar). Le ministre français des Affaires étrangères M. Laurent Fabius a été représenté par Mme Claudine Ledoux, ambassadrice de France, déléguée à la coopération régionale dans la zone de l’Océan Indien.

Les principaux signataires de l’accord, le Dr. Maxime Ferrari et M. Anil Gayan, respectivement anciens ministres seychellois et mauricien des Affaires étrangères, le Secrétaire général de la COI M. Jean-Claude de l’Estrac, les membres de la COI ainsi que les principaux partenaires de cette organisation régionale étaient également présents pour cette cérémonie qui a débuté par le levée des drapeaux et hymnes nationaux de chacun des États membre ainsi que du drapeau de la COI, suivi du dévoilement de la plaque commémorative, sous la pluie, par M. de l’Estrac et M. Hassane, le président en exercice de la COI.

Dans son allocution, le Président Michel a rendu un hommage particulier à toutes les femmes et à tous ces hommes, à tous les décideurs politiques, à tous les Secrétaires généraux, à tous les OPL et le personnel de soutien pour les efforts persévérants qu’ils ont su déployer pour assurer à la COI une autorité et une audience aujourd’hui unanimement reconnues et appréciées.

« A 30 ans la COI a fait ses preuves. Mais dans un monde qui bouge, nous devons en permanence adapter nos stratégies aux évolutions et mutations incessantes. Le moment est venu d’ordonner encore nos axes de priorité pour permettre à la COI de continuer à relever efficacement les défis de notre temps et à mieux nous préparer à affronter ceux de demain », a dit le Président Michel qui a rappelé que notre océan est un eldorado énergétique.

« Nous devons commencer l’exploitation par nous-mêmes, dès aujourd’hui et pas demain, de cet énorme gisement de matières premières. En cette Année Internationales des Petits Etats Insulaires en Développement, le développement accéléré de l’Economie bleue peut s’avérer un réel instrument de progrès social et économique. Elle est notre force, une opportunité et une chance d’impulser la coopération entre nos îles. Je reste convaincu que c’est grâce à elle que nos petits Etats insulaires se transformeront en leaders du développement durale de la planète », a dit M. Michel.

Quand il a pris la parole, le ministre Adam a au nom du Président Michel et du gouvernement et de tous les Seychellois a adressé ses sincères remerciements à toutes celles et tous ceux qui ont honoré de leur présence cette commémoration qui se nourrit de la communauté de destin qui nous unit.

Le chef de la diplomatie seychelloise a ajouté que cette célébration a un seul et unique but : au-delà de l’importance symbolique de ces 30 ans, de la visibilité de la COI, cette célébration vise à donner à nos populations et aux générations à venir de l’Océan Indien, le désir de demain.

« Nous devons les donner l’envie de mieux vivre ensemble. Pour cela devons dès maintenant, continuer à jeter les ponts entre elles, créer un laboratoire d’idées, lieu de confrontation ouvert et tolérant, inspirer un nouveau modèle de coopération et d’entraide.

« Notre objectif donc, est de consolider nos choix et orientations d’avenir, clairement et en toute confiance, en soulignant, au passage, en toute objectivité et en toute équité, les efforts extraordinaires qui ont été consentis pour que la COI soit ce qu’elle est aujourd’hui », a  dit M. Adam.

Il a ajouté que l’Accord de Victoria naissait du souci et de la détermination de ses concepteurs – le Président Albert René que représentait M. Ferrari, le Premier Ministre Aneerood Jugnauth de l’île Maurice que représentait M. Gayan et le Président Didier Ratsiraka de Madagascar que représentait M. Jean Bamananjara – de donner à nos peuples dans leurs légitimes aspirations pour une complémentarité et une intégration régionale.

Pour le Ministre mauricien des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international, M. Boolell, la COI, créée en pleine période de la guerre froide, a parcouru beaucoup de chemin en 30 ans.

« Elle a su trouver et affirmer son identité dans un monde en pleine mutation. En effet, elle a à son actif de nombreuses réalisations dans les domaines de la gestion des ressources marines et côtière et de la santé, la lutte contre la piraterie, la préservation de la biodiversité, le marquage des thons et la surveillance des ressources halieutiques des Etats-membres, » a dit M. Boolell qui a ajouté que nous devons atteler à faciliter la circulation de nos citoyens, touristes et hommes d’affaires, à intensifier l’échange des connaissances, à œuvrer à la reconnaissance mutuelle de nos diplômes et à améliorer la connectivité, fût-elle numérique, aérienne ou maritime.

Le Ministre comorien des Relations extérieures et de Coopération chargé de la Diaspora, de la Francophonie et du Monde arabe, M. El Anrif Said Hassane, a lui dit que la COI a rempli son contrat et qu’elle doit en être fière.

« Tous ceux qui l’ont servie, qui l’ont portée, qui l’ont aidée, tout le long de ces années méritent notre considération et notre estime.

« Trente ans, c’est un moment dérisoire pour se forger une opinion transparente et objective. C’est un printemps qui commence, une fleur qui s’éclot avec la fraîcheur, la vitalité, l’ambition d’une jeunesse, certaine de son pas et de sa trajectoire. Trente ans pour entraîner, pour drainer, pour harmoniser afin d’exister, pour s’affirmer et agir. Véritablement ce n’est jamais assez ! Il faut le talent de l’artisan, la patience du pêcheur, la vigilance du guetter. Notre organisation a été baptisée sous une bonne étoile et elle a toujours été dans des bonnes mains », a-t-il dit.

Un des visionnaires qui en décembre 1982 proposèrent la création de la COI, M. Jean-Claude de l’Estrac, le secrétaire général en exercice de cette organisation, a dit que c’est avec émotion qu’il a participé au 30e anniversaire de l’Accord général de Victoria qui a institué la COI.

« Le chemin parcouru depuis 1984 est pour nous tous un motif de fierté ! Je suis heureux de pouvoir saluer, à cette occasion, les signataires de cet accord historique présents parmi nous aujourd’hui. […] La COI facilite grandement la mise en commun des moyens des pays membres et les fédère autour des valeurs communes de solidarité et de partage. Cette ambition politique de coopération, déclinée désormais par un large éventail de projets communs, a pu se réaliser par la volonté politique de nos Etats mais  aussi avec le concours d’un nombre croissant de partenaires de premier niveau. C’est grâce à leur confiance renouvelée que la COI a pu agir autant en faveur de l’intégration économique régionale, de la protection de l’environnement, de la stabilité politique, de la lutte contre la piraterie, de la promotion de la santé publique, de la culture et de la promotion des femmes et des jeunes », a dit M. de l’Estrac.

Il a ajouté que « nous ne sommes pas ici uniquement pour célébrer nos réalisations passées. Nous sommes venus organiser l’avenir.

« Déjà notre organisation s’est engagée dans une nouvelle génération de projets, nous avons lancé des chantiers que l’on peut qualifier de « structurants » pour l’Indianocéanie. Je pense à la desserte maritime et aérienne et à la connectivité numérique qui sont au cœur du processus de désenclavement physique, commercial et intellectuel de notre région. Nous ne le dirons jamais assez :
 
les hommes et les femmes de nos pays doivent pouvoir communiquer et se déplacer aisément, à l’intérieur de notre région, et à la découverte du plus vaste monde et sans se ruiner. C’est une condition sine qua non pour que le potentiel de nos peuples puisse s’exprimer. Les contraintes que nous leur faisons subir est un frein à notre développement commun », a poursuivi M. de l’Estrac.

Mme Claudine Ledoux a fait remarquer que la France apprécie la vision de la COI et a jouté qu’il faut consolider l’intégration régionale, tandis que M. Ulrich Jacques Andrianantiana, ministre malgache des Affaires étrangères, a rendu un vibrant hommage aux pères fondateurs de la COI.

Les intervenants ont aussi reconnu l’apport de l’Union Européenne au niveau régional dans le cadre du 11e Fonds Européens de Développement.

Pour rappel, Madagascar, Seychelles et Maurice ont été les premiers pays à avoir constitué la COI en 1982. Le concept d’Indianocéanie est né lorsque La Réunion et l’Union des Comores ont rejoint l’organisation régionale le 10 janvier 1986.  

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