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Archive -Seychelles

COI : Célébrations dans le cadre du 30e anniversaire de l‘Accord de Victoria |13 January 2014

Pas de développement durable sans démocratie, dit le Dr Ferrari

Une indianocéanie à plusieurs vitesses n’était certainement pas dans les plans des bâtisseurs de la COI (Commission de l’Océan Indien) en 1984 et il n’y a pas de développement durable sans la prise en considération de la dimension environnementale et sans démocratie.

C’est l’ancien ministre seychellois des Affaires étrangères, M. Maxime Ferrari, qui a fait cette déclaration lors de son intervention pour marquer le 30e anniversaire de l‘Accord de Victoria pendant une sympathique soirée vendredi soir à l’hôtel Le Méridien Fisherman’s Cove.

Étaient présents à la cérémonie : le Vice-Président M. Danny Faure, le leader de l’Opposition M. David Pierre, les ministres des Affaires étrangères des Etats de la COI – M. Jean Paul Adam (Seychelles), M. El Anrif Said Hassane (Comores), M. Arvin Boolell (Maurice) et M. Ulrich Jacques Andrianantiana (Madagascar) ainsi que l’ambassadrice de France, déléguée à la coopération régionale dans la zone de l’Océan Indien, Mme Claudine Ledoux, qui représentait le ministre français des Affaires étrangères M. Laurent Fabius, l’ambassadrice de France aux Seychelles, Mme Geneviève Iancu, le représentant de l’Union européenne, M. Guy Samzun, et le Secrétaire général de la COI, M. Jean-Claude de l’Estrac.

Un des pères fondateurs de la COI, le Dr. Ferrari avait apposé le 10 janvier sa signature sur le document qui constituait l’acte fondateur de notre institution commune. Il a profité pour remercier le Ministre des Affaires étrangères M. Jean-Paul Adam pour son invitation à participer à la commémoration de l’Accord de Victoria et a décrit sa présence aux activités comme « un début de reconnaissance pour services rendus à la nation dans le passé ».
« L’esprit de la COI fut avant tout de rassembler nos peuples autour des projets de développement qui cherchaient à mettre les femmes et les hommes de l’Océan Indien debout, libres et capables d’assumer fièrement les grands défis de notre temps. Nous bâtisseurs de l’avenir, regardions nos frères du grand continent Africain et disions que nos peuples méritaient mieux que cela et rêvions de devenir un exemple pour eux et pour le monde. Ainsi, au cœur de nos réflexions, s’était déjà glissé le devoir de faire avancer la démocratie comme condition préalable à toute réussite économique et sociale.

« Trente ans plus tard, nous ne pouvons que constater que notre région connaît encore des difficultés à avancer économiquement, surtout dans ces pays qui résistent encore et toujours à laisser fleurir la démocratie politique. Tandis que Maurice et La Réunion sont devenus des modèles de réussite, les Seychelles hésitent et font du sur-place, tandis que Madagascar et les Comores voguent de crise en crise », a dit M. Ferrari.

M. Ferrari, qui avait aussi signé le 18 janvier 1984 l’important accord avec la Communauté économique européenne qui démarrait la coopération dans le domaine de la pêche aux thons, a demandé à ceux présents d’aider les uns les autres à atteindre un niveau plus élevé de tolérance qui est essentielle pour la progression démocratique.

« Encore faut-il le faire sans arrière pensé, sans idée de domination. Les plus avancés parmi nous devraient donner l’exemple. Pourquoi existe-il encore dans nos îles des exclus, hommes et femmes capables et expérimentés qui ne peuvent participer à la construction de la citée, parce qu’ils sont mis de côté, ignorés à cause de leur croyance politique », a dit M. Ferrari qui a souhaité bon vent à la COI.

Pour le Mauricien Anil Gayan, qui avait lui aussi signé l’Accord de Victoria le 10 janvier 1984, les petits pays étaient les oubliés de la communauté internationale pendant la guerre froide.
Cet ancien ministre des Affaires étrangères a ajouté que le monde a changé en 2014 mais la COI doit pouvoir identifier les défis et dangers pour les convertir en opportunités dans l’intérêt de nos peuples.

Il a ajouté que s’il est vrai que la COI existe depuis 30 ans, il est aussi vrai que la COI n’a pas pu voler à son rythme espéré à cause des crises politiques à Madagascar et aux Comores.

« Pour l’avenir de la COI, la stabilité politique est capitale. Les pays de la COI réalisent que la démocratie à un rôle à jouer sans que le pays soit mis en péril », a dit M. Gayan qui a ajouté que la construction d’une communauté régionale passe inévitablement par la liberté de circulation des peuples de la région.

Il a renchéri en disant que la liberté de circulation aurait un effet bénéfique également pour l’accès aérien qui est la priorité de la COI.

M. Gayan a ajouté que la COI a été malheureusement l’affaire des gouvernements, de la bureaucratie et des experts.

« Certes il y a des projets dans tous les pays mais la COI manque de visibilité et il n’y a pas comme dirait l’Anglais le sens de ownership, de l’appartenance par le peuple à la COI. Il est indispensable que les Mauriciens, Malgaches, Comoriens, Réunionnais, et Seychellois se sentent fiers d’appartenir à la COI », a fait remarquer M. Gayan
A noter qu’un troisième homme – M. Jean Bemananjara – signait l’Accord de Victoria. L’ancien ministre des Affaires étrangères malgache a depuis quitté ce monde.

M.  Ferrari et Gayan ont aussi eu l’opportunité de couper le gâteau d’anniversaire de la COI tandis que Mme Ledoux fêtait elle aussi son anniversaire qu’elle a décrit comme « inoubliable ».

« Jamais avant on m’a envoyée aux Seychelles pour mon anniversaire et je remercie tout le monde pour l’accueil chaleureux », a-t-elle dit.

La cérémonie était aussi l’occasion pour lancer le magazine IndianOcéaniques consacré aux Seychelles par le Secrétaire général de la COI, M. Jean-Claude de l’Estrac, suivi du toast par le ministre Adam et M. de l’Estrac.

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