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Archive -Seychelles

Rencontre avec Aline Wong : femme d’affaires et humanitaire |02 September 2015

 « Tout est possible et inattendu…

Elégante, raffinée, simple et aventurière, telle sa ligne de vêtements, L´IN, la Mauricienne Aline Wong fait partie de ces femmes qui se battent pour la visibilité des femmes chefs d’entreprise au niveau mondial. Rencontre et partage d’un moment intense avec un modèle de réussite au féminin. Avec un objectif unique, partager et coacher des femmes chefs d’entreprise de la zone Océan Indien.

Mme Wong était présente au Ministère des Affaires étrangères et du Transport des Seychelles, avec Mme Diane Tompson, le 27 août 2015, pour mener l’atelier « Coaching and mentoring for women entrepreneurs in Indian Ocean ». Ce projet est porté par le Haut Commissariat Australien en partenariat avec l’Association Mauricienne des Femmes Chefs d’Entreprises (AMFCE). Cet atelier tombait à point nommé et répondait en partie à la recommandation nº4 du document ‘Mahé Consensus’, signé lors de la conférence « Women´s Economic Empowerment », de l’association Indian Ocean Rim Association (IORA), qui s´est tenue aux Seychelles du 24 au 25 août 2015.

Une femme dynamique et investie à rencontrer, sans modération, pour son parcours atypique. Elle s’est racontée, avec modestie, pour partager son expérience au delà de ses rêves.  

« En 1991, à 26 ans, après avoir travaillé, quatre années, dans une grande usine de textile mauricienne, j’ai crée ma propre entreprise l´Inattendu. J’envisage tout de suite de m’orienter vers l’export, car le marché local était étroit. Aussi, il est compliqué de faire sa place dans le tourisme et les grands hôtels. A la base, ingénieure de production dans le textile, je voulais créer plutôt une industrie, d’où l’ouverture d’esprit, immédiate, vers l’export. Confiante, j’ai pris ma petite valise, je suis allée a l’île de la Réunion, à Monoprix, précisément, à Prisunic. Ils sont dans la grande distribution. Un professionnel m’a lancé un défi : tu veux faire de l’export, et bien prends ta valise et viens faire de l’export chez nous, à Prisunic.

Ce sera mon premier challenge relevé. Le début d’une grande aventure. Passionnée et jeune créatrice, j’organise mon premier défilé. A la Réunion, mon premier client est la marque Pardon. Ensuite, les grands lieux et grands noms s’enchaînent, Les galeries Lafayette, Isabel Marant, Georges Rech…etc. C’était fantastique. Je vais aller à la rencontre de pays scandinaves. Je recherchais le marché de niche*. Ma collection est plutôt du « casual wear », par exemple, la veste en jersey que je porte. Toujours à la recherche du détail qui fera la différence et de la bonne valeur ajoutée.

En 1991, en me lançant dans la création de mon entreprise, j’avais fixé mon objectif, atteindre 1 million de dollars au bout de cinq ans. Je me suis dit, si j’atteins ce chiffre, je vais aider les autres à réussir aussi. Un pas de plus en avant et la porte des Nations Unies s’ouvre.

Je suis sollicitée, identifiée comme un « role model **». J´étais devenue un modèle. Aux Nations Unies, ils m’indiquent que je suis un entrepreneur qui a réussi, que j’ai du dynamisme, une envergure et surtout une bonne stratégie export. Qu’à cela ne tienne, j’endosse ce rôle et j’atterris à Los Angeles. A 31 ans, à peine, je reçois le trophée de la jeune entreprise la plus originale.

De retour à l’Ile Maurice, je redynamise et réorganise l’Association Mauricienne des Femmes Chefs d’Entreprises (AMFCE), en tant que présidente. Je participe à des congrès au niveau mondial. Je fais la fierté de la présidente de l´association des Femmes Chefs d’Entreprises Mondiales (FCEM). J’étais la plus jeune présidente. Cette expérience est riche et pleine de perspectives. C’est, avant tout, le partage avec d’autres femmes du monde entier et surtout, dans chaque pays, la rencontre directe des décideurs. Jeune apprentie, j’observe avec attention ces femmes d’une soixantaine d’années en moyenne.

En 2003, j’ai conscience qu’il est important de produire des leaders et qu’il est temps de passer le relais. Je quitte la présidence de l’association et j’en reste un membre actif. Engagée, je continue ma mission comme commissaire des programmes pour l´Afrique. C’est difficile. Je préfère réduire ma mission et être plus dans le concret et sur le terrain. Je travaille à trouver des ressources et à dynamiser la zone Océan Indien.

En 2007, les donneurs d’ordre de la Commission de l’Océan Indien (COI) me propose de construire une plateforme pour les femmes entrepreneurs dans les 5 pays. Travail chronophage et pas simple. Une des difficultés majeures, c’est de rassembler et représenter une seule et même voix. Nous séparons les missions politiques des missions exécutives, cela permet de n’afficher aucune couleur, afin de mieux négocier avec les autres pays. Nous capitalisons de l’expérience. »

Pas destinée à établir des rapports, mais plutôt à être dans l’action, Aline Wong, continue son chemin avec un grand projet en région Sahel (2016-2019) avec la Banque Mondiale. Bon vent à cette aventurière qui a fait passer une brise de motivation, sur le doux visage de ses consœurs seychelloises.

*Se dit d’un marché très étroit correspondant à un produit ou service très spécialisé.
** Exemple à suivre en termes de valeurs, d’attitudes et de comportements.

 

 

 

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