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Archive -Seychelles

Prisonniers…….et potentiel humain |10 October 2015

Comment donner une chance aux prisonniers pour une vie meilleure ?

 

Le journal web Le Monde.fr de mardi dernier, relatait une victoire, sans appel, de prisonniers américains, lors d’un concours de débat – discipline purement américaine – face aux étudiants de la prestigieuse université d’Harvard. 

La scène se passe dans une pièce de la prison de haute sécurité de l’Eastern New York Correctional Facility, dans la région de Catskill, aux Etats-Unis. Trois hommes incarcérés se défendent sur le thème « les écoles publiques américaines devraient pouvoir refuser l'inscription d'élèves sans papiers », face à trois étudiants de Harvard.

Pour les prisonniers, les écoles existantes pour les enfants sans papier sont surchargées et inadaptées à leurs besoins réels. Pour eux, ce sont des usines à fabriquer de l’échec scolaire. Ils y sont « gardés et entreposés », selon leurs termes. Leur position était claire : ces établissements peuvent refuser d’accueillir ces élèves et ils pourraient accéder à un apprentissage de meilleure qualité au sein d’organismes spécialisés ou des écoles mieux dotées. Les étudiants américains n’ont pas pu complètement réfuter cet argumentaire. Ils ont été convaincus et vaincus par les détenus.

L’Etat de New York permet à des détenus de suivre un programme académique soutenu par la Bard Prison Initiative (BPI). Avec 700 prisonniers étudiants en 2013, elle a décerné plus de 300 diplômes la même année.

« Ce programme est un succès, car il fonctionne à un niveau véritablement humain », d’après Max Kenner, le fondateur de la BPI. Un très faible pourcentage de détenus récidive à l’issue d’un parcours académique en prison.

Justement, nos prisonniers seychellois qu’ont-ils comme opportunité et avons-nous des schémas de réussite ?

Selon les chiffres de juin 2014, il y avait 727 détenus seychellois incarcérés à la prison de Montagne Posée. La même année, un programme de « justice réparatrice » a été conjointement mené par la prison et le frère Brian Volcère de l’église anglicane.

En octobre 2014, une donation de l’Union Européenne avait permis d’appuyer le programme de réhabilitation existant au sein de la prison. Grâce à l’association Friends of Prison Association of Seychelles, elle a depuis, un centre de réinsertion avec une salle informatique, un bureau conseil, un studio d’enregistrement et le seul terrain de basket intérieur a été transformé en salle de spectacles.

Au travers de l’association Global Shapers Victoria Hub, la prison a reçu un don de plus de 400 livres, en soutien au programme de réhabilitation, en avril 2015.

En août 2015, le programme de réinsertion professionnelle en partenariat avec une entreprise privée Land Marine a été lancé. 16 détenus ont été sélectionnés pour démarrer ce programme de réhabilitation. Ils sont dans une prison ouverte sur l’île Coetivy au sud de Mahé. Les critères, pour les prisonniers de bonne conduite,  étaient : moins de 6 mois de peine à purger, prisonnier de faible risque et ne consommant aucune drogue. Ce fût une première, les prisonniers ont perçus un salaire, pouvant prendre soin de leurs enfants, de leurs parents et de leur famille à l’extérieur.

Tout ceci, dans un objectif de réintégration, à leur sortie de prison, au sein de la société seychelloise, même si cela reste délicat comme processus.

Des ex-détenus ont pu devenir des salariés d’entreprises privés, des chefs d’entreprise ou enseignant en histoire-géographie. Aux Seychelles, un ancien prisonnier peut-il prétendre à une vie meilleure après avoir payé sa dette à la société ? En tout cas, des réussites existent…

 

 

 

 

 

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