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Archive -National Assembly

L’Assemblée Nationale demande au gouvernement de continuer à mener une politique trilingue |23 March 2016

Dans une session qui s’est déroulée en français et à laquelle a assisté le premier conseiller à l’Ambassade de France Patrick Buzaud, l’Assemblée Nationale a demandé au gouvernement de continuer à mener une politique trilingue dans le pays. Ceci, par le biais de programmes pour faciliter le trilinguisme au niveau de l’enseignement, le service public et dans la vie en général.

La demande est venue dans la forme d’une motion présentée par le député Sebastien Pillay, enseignant de français de formation. Ce dernier a tenu à rappeler que les Seychelles font partie du club restreint de seulement six pays officiellement trilingues dans le monde. Il a souligné l’importance d’une langue, non seulement dans son contexte purement linguistique, mais aussi historique, social et pédagogique, tout en élaborant des avantages et inconvénients de l’influence de l’anglais.

D’autres membres se sont exprimés en français pour apporter leur support à la motion. La chef du groupe majoritaire Marie-Antoinette Rose a souligné le dialogue existant avec l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) et les bénéfices qui en découlent, d’où l’importance dit-elle, de la place du français dans l’économie. Elle a rappelé les valeurs que véhiculent la Francophonie et qu’elle dit renforcer la bonne gouvernance et la démocratie.

Comme avantage du trilinguisme pour le peuple seychellois, Mlle Rose a cité la diversification qui fait de nous une nation unique et qui caractérise notre fierté, harmonie, joie de vivre et richesse.

« Aujourd’hui, développer c’est aussi développer les moyens modernes de communication », a-t-elle rajouté, précisant que notre trilinguisme nous met en situation avantageuse dans le monde. Elle a appelé aux Seychellois de continuer à oser parler nos trois langues nationales, à commencer dans les familles pour se répandre entre amis et dans la communauté.

Ces sentiments ont été repris par la représentante de La Digue Chantal Ghislain, qui a demandé de ne pas avoir peur de s’exprimer en français, surtout de ne pas avoir peur de commettre des erreurs. Elle s’est félicitée de la bonne cohabitation entre le créole,  le français et l’anglais, tout en  demandant que plus d’effort soit fait dans ce sens par exemple par le biais du système scolaire et des médias.           

M. Charles Decommarmond est quant à lui revenu sur le message du Président James Michel à l’occasion de la Journée Internationale de la Francophonie, présentant l’OIF non seulement comme une institution, mais aussi comme un espace de partage. Le député de Cascade a constaté que l’usage du français reste en général limité. C’est pour cela qu’il a donc demandé au gouvernement de tout faire pour que cette langue atteigne éventuellement le même niveau d’usage que le créole et l’anglais, même s’il a reconnu qu’il est difficile de mettre en place un trilinguisme parfait. Pour relever le défi, il a également fait appel à un effort à la fois individuel et collectif.

De son côté, Mme Sultanne Jacqueline de Port Glaud a appelé à améliorer l’enseignement du français ainsi que des deux autres langues nationales dans les écoles. En même temps, elle a demandé de ne pas appauvrir le français en l’anglicisant.

M. Pillay a conclu qu’en délibérant en français, l’Assemblée Nationale a fait preuve de bravoure en franchissant un tabou. Il a averti qu’on doit changer notre attitude envers le français car la jeunesse dit-il,  perd sa richesse.

« Accentuer cette richesse permet de prendre conscience des opportunités qu’elle représente. Les jeunes sont en manque de culture et ne connaissent pas Victor Hugo, Jules Verne et les autres illustres hommes de lettres français », a dit l’ancien enseignant de littérature française.

 

 

 

 

 

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