Farquhar déclarée zone sinistrée après être frappée une deuxième fois par Fantala |21 April 2016
Suite au passage du cyclone tropical Fantala sur l’île Farquhar dimanche et mardi, le bilan est bien dévastateur : Une grande quantité d’arbres arrachés, routes coupées, aéroport bloqué, plantation de cocos et jardin de légumes détruits et tous les bâtiments anéantis, sauf l’abri anticyclonique.
A tout cela s’ajoute ce que le ministre de l’Environnement, de l’Energie et du Changement Climatique Didier Dogley a qualifié de « catastrophe écologique » : Beaucoup de poissons morts récupérés sur les plages signe que les récifs ont été endommagés, ce qui à son tour fait craindre d’autres effets environnementaux néfastes tels la formation de bancs de sable.
Fataliste, le chef exécutif de la IDC (Island Development Company) chargée de la gestion des îles éloignées Glenny Savy, s’est de son côté résigné à dire que si les infrastructures peuvent être reconstruites, il prendra peut-être une cinquantaine d’années pour rétablir l’écosystème, vu l’importance des dégâts écologiques.
Apres être frappée de plein fouet par le cyclone dans la nuit du dimanche avec des vents atteignant une vitesse record de 345 kilomètres par heure, le cyclone est en effet encore passé à 10 kilomètres de l’île mardi. Et ce n’est toujours pas fini ! Sa trajectoire vicieuse, présentement est-sud-est, indique la possibilité que Farquhar soit une nouvelle fois touchée dans les jours qui viennent suite à un autre changement de route.
Pire, si d’autres îles comme Astove, Cosmoledo, Assumption et Aldabra ont été épargnées par les deux premiers passages, elles seraient pour cet éventuel troisième round aussi menacées. Dans le cas où ce scénario inquiétant se confirme, une évacuation partielle ou même complète de ces îles est prévue. Contrairement à Farquhar, celles-ci ne disposent d’abri anticyclonique.
La menace d’une troisième frappe qui plane sur la zone pose un problème énorme à la IDC : les premières équipes d’intervention, le matériel nécessaire pour les travaux qui s’imposent ainsi que d’autre approvisionnement d’urgence ne peuvent être acheminés, ni par avion, ni par bateau. Le navire ‘Enterprise’ qui est depuis mardi prêt à partir de Mahé ne pourra pour l’instant s’approcher de l’île. Il faudra attendre jeudi et espérer profiter d’un accalmi pour enfin accoster vendredi ou samedi. M. Savy a toutefois voulu assurer que les habitants de Farquhar ne risquent pas de souffrir de manque de nourriture car comme toutes autres îles de la IDC, elle dispose d’un stock de ravitaillement de deux mois.
Face au triste bilan de Fantala, le ministre Dogley a en tant que ministre responsable de gestion des catastrophes naturelles a déclaré Farquhar zone sinistrée. Zone qui s’étend aux îles Providence et St Pierre, également touchées par ce dernier cyclone à frapper l’Océan Indien, et le plus dangereux d’après Météo France.
D’après M. Dogley, ce statut de zone sinistrée permettra au gouvernement de venir le plus rapidement possible en aide à la IDC.