Le président rencontre les figures de La Digue et goûte au charme diguois |27 May 2016

Si les Diguois ont hérité leur hospitalité de notre culture africaine que l’on célèbre justement cette semaine, leur charme est quant à lui sans doute d’origine française.

A ne pas oublier que la quatrième plus grande île des Seychelles fut peuplée par des Français venant de La Réunion. Arrivés à bord de ‘La Digue’ — bateau qui y laissera à jamais son nom — ceux-ci ont débarqué à Anse Réunion à l’ouest de l’île,  en 1798. C’est eux qui ont emmené le safran et sont à l’origine des Mellon, Payet, Ladouce, Fanchette, Radegonde, Nibourette, Hoareau, Bibi, Ernesta et bien d’autres !

En visite à La Digue jeudi dernier, le Président James Michel a pu goûter de lui-même à ce charme à trouver nulle part ailleurs. Quelques habitants auxquels il a rendu visite ont en effet accueilli le président en français !

A commencer par la gérante de l’Hôtel Château St. Cloud à Anse Réunion, Myriam St Ange. On dirait que c’est normal vu que le nom de l’établissement donne une indication de son origine. Cette petite ville située au sud de Paris est en effet le lieu de naissance de son arrière grand-père. Cette icône de l’île qui fait partie d’une quatrième génération porteuse et garante de culture et de valeurs françaises, a donc accueilli le président en français.  C’est dans cette même langue de Molière qu’elle a parlé d’affaires et d’entreprenariat avec le chef de l’Etat, lui évoquant les réussites touristiques de son île.

« Je suis très content d’être venu ici », lui a calmement retourné le président.

Si l’origine française de Mlle St Ange remonte à trois générations seulement, que dira-t-on de Mme Roselia Fanchette, créolisée entre temps après l’arrivée de ses ancêtres il y a bientôt quatre siècles ? Comme dans une histoire d’amour avec son président, cette ancienne chanteuse de la chorale de l’église de Ste Marie lui a interprété une romance avec les paroles suivantes :

« Ma vie est solitaire, elle est sans avenir

Je vis seule avec mon ombre

La solitude est une douleur amère

Voudrez-vous me l’adoucir ? »

Pour les personnes âgées qu’il a visitées, le président avait déjà adouci leurs vies. Elles ont en retour profité de son passage pour lui montrer leur reconnaissance pour le changement positif qu’elles lui disent avoir apporté à leur existence. Ces vieillards ont exprimé la joie de se reposer dans leurs maisons. Situation qu’ils ont comparée à la pauvreté qu’ils disent avoir vécue dans leur jeunesse, et les difficultés rencontrées pour travailler et pouvoir nourrir, vêtir et éduquer leurs enfants.

Les routes bétonnées qu’a parcourues M. Michel à Grand Anse et à l’Union, ainsi qu’a l’intérieur de La Passe et d’Anse Réunion pour aller à la rencontre des Diguois n’étaient à cette époque que des sentiers. Pour dire que malgré son hospitalité et son charme de toujours, la belle île de La Digue n’a pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui !

Et ce développement, n’est surement pas le fruit du hasard !