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Les Etats bénéficiaires du programme COI-ENERGIES renforcent leurs compétences en régulation énergétique |24 July 2017

 

 

 

 

Dans le cadre du programme COI-ENERGIES, mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien (COI) et financé par l’Union européenne, un cycle de formation sur la régulation énergétique a été organisé à destination de représentants des Etats membres de la COI bénéficiaires du programme chargés des questions d’énergie et issus du secteur public et privé.

Cette formation, dispensée par l’Ecole de régulation de Florence, avait pour objectif principal de renforcer les compétences des Etats de l’Indianocéanie en matière de régulation de l’électricité. Cet objectif s’inscrit dans l’une des composantes du programme COI-ENERGIES : élaborer un cadre réglementaire favorisant la production d’électricité d’origine renouvelable, à travers notamment des formations sur les meilleures pratiques de régulation.

La régulation énergétique consiste dans la règlementation du secteur de l’énergie, notamment en garantissant le droit d’accès aux réseaux d’électricité, dans l’optique de favoriser l’ouverture à la concurrence, ayant ainsi une action sur les prix. Cette régulation a aussi pour objectif d’appuyer la transition énergétique par une intégration des énergies renouvelables dans le mix électrique.

Le cycle de formation a permis aux participants de se perfectionner sur les notions liées à la regulation énergétique ; d’appréhender la manière dont les énergies renouvelables transforment le cadre de la régulation énergétique publique, avec un focus sur la nécessité, pour les Etats insulaires, d’adapter le cadre de régulation des énergies renouvelables à leur cas particulier.

De février à juillet 2017, la formation s’est déroulée en trois phases, mêlant théorie et pratique. La première phase s’est tenue au siège de la COI du 6 au 8 février dernier en présence de professeurs internationaux et de Jean-Michel Glachant, directeur de l’Ecole de régulation de Florence. La deuxième phase de la formation, sous la forme d’un cours en ligne échelonné sur 8 semaines jusqu’à juillet, a débuté mi-février. Pour conclure cette formation, un séminaire résidentiel a eu lieu au siège de la COI les 20 et 21 juillet. La dernière phase de la formation a été l’occasion de présenter des études de cas sur Madagascar, Maurice et les Seychelles. Au cours de ces six mois de formation, les participants ont pu échanger, discuter sur les problèmes rencontrés dans leur pays, les enjeux auxquels ils font face.

« Les Etats membres de la COI sont à des stades de développement très différents. Les problématiques ne sont pas les mêmes entre une île comme Madagascar et un pays plus petit comme les Seychelles. Les réponses à apporter au problème de l’accès à l’énergie sont donc de différents ordres. Mais même si les problématiques sont bien distinctes, les principes de régulation sont communs », a déclaré Hamada Madi, Secrétaire général de la COI.

Le programme COI-ENERGIES et l’Ecole de régulation de Florence signeront prochainement un accord de coopération, afin de continuer leur collaboration, notamment à travers un nouveau cours en ligne dispensé par l’Ecole de Florence sur « la régulation pour un accès universel à l’énergie ».

L’Ecole de Florence a d’ailleurs récompensé les trois lauréats de la formation, une Malgache et deux Seychellois, en leur offrant la participation à ce nouveau cours.

 

Enjeux énergétiques en Indianocéanie

Les pays de l’Indianocéanie sont particulièrement dépendants des combustibles fossiles (pétrole et charbon) : 80% de l’énergie produite dans la région provient de ces sources polluantes et importées. Un coût financier et écologique lourd pour ces petites économies insulaires, vulnérables aux effets du changement climatique.

Pourtant, la région dispose d’un fort potentiel de développement des énergies renouvelables, mais insuffisamment exploité. Or, le secteur des énergies renouvelables peut très concrètement contribuer à la croissance, à l’emploi, à l’innovation ou encore à l’atténuation des effets du changement climatique.

La diffusion des bonnes pratiques d’efficacité énergétique permet également d’apporter une réponse globale à l’enjeu énergétique.

C’est notamment dans le cadre d’une action collective et de la coopération régionale que les Etats membres de la COI seront en mesure de mobiliser les expertises, d’accompagner le partage de savoir-faire et d’outils, de sensibiliser les populations, d’impliquer les autorités publiques comme les opérateurs privés et les ONG, pour permettre de réduire la dépendance aux énergies fossiles, de créer des emplois, de lutter contre la pauvreté et de faire de l’Indianocéanie une région authentiquement durable.

Les pays bénéficiaires du programme COI-ENERGIES ne sont pas au même stade concernant la politique et la stratégie énergétiques, ainsi que sur le cadre dans lequel le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique peut être amélioré.

Aux Comores, dans le cadre d’une réforme du secteur de l’énergie, le gouvernement a exprimé sa volonté de faire de la gestion de l’énergie, et notamment des énergies renouvelables et de l’efficacité

énergétique, une composante importante d’une nouvelle politique énergétique.

A Madagascar, une nouvelle politique énergétique, préparée avec le soutien de l’Union européenne, a été adoptée en 2015. Parmi les recommandations figure notamment la création d’un cadre règlementaire légal pour la promotion des énergies renouvelables.

A Maurice, la stratégie énergétique 2009-2025 met l’accent sur les énergies solaire, éolienne, hydraulique et la bagasse comme sources viables en alternative aux sources fossiles polluantes.

Aux Seychelles, le document de politique énergétique recommande l’établissement d’un régulateur énergétique indépendant et la promotion du développement du secteur des énergies renouvelables. Il propose également le développement durable du secteur de l’énergie, en se concentrant sur l’efficacité énergétique et l’énergie renouvelable pour ainsi réduire la dépendance au pétrole et renforcer la sécurité énergétique du pays.

 

Source: COI

 

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Interview de Laurent Sam, ingénieur en énergie à la Public Utilities Corporation, Seychelles

 

« J’ai appris les différentes approches pour réguler le secteur de l’énergie »

 

Pouvez-vous nous parler de la formation que vous avez reçue pendant 6 mois ?

 

Le sujet de la formation était sur la régulation énergétique. J’ai appris comment le secteur de l’énergie était structuré, comment le réguler et les différentes approches pour réguler l’industrie. Il n’y a pas qu’un seul moyen pour le faire. C’était également très intéressant et enrichissant de discuter lors de notre session de formation en ligne, voir ce que les autres participants disaient sur ce sujet, parce qu’ils ont différentes approches, différentes idées.

 

Quels seraient les points clés à retenir de cette formation ?

Il y a tout d’abord la manière de structurer le secteur de l’énergie pour favoriser la concurrence et faire baisser les prix de l’énergie.

Ensuite, la diversité des solutions que l’on a étudiées. Une solution qui fonctionne pour un grand pays comme Madagascar, ne fonctionnera pas forcément pour un plus petit. Différentes stratégies peuvent être déployées pour encourager la concurrence.

 

Qu’a apporté cette formation pour votre pays ?

 

Nous allons mettre à jour notre système de régulation. Nous avons maintenant plus de connaissances sur le sujet, après nos échanges, nos discussions.

Nous avons maintenant plusieurs idées sur la manière de réguler ce secteur dans notre pays, de quoi débattre pour proposer le meilleur au pays.

 

Les Seychelles ont mis l’accent sur l’efficacité énergétique. Y a-t-il une motivation particulière derrière cette décision ?

 

La motivation vient autant du gouvernement que de la population. Le sentiment général est que nous avons besoin de nous tourner vers plus d’énergies renouvelables. Beaucoup d’ONG encouragent le grand public à agir pour plus d’efficacité énergétique, à vivre de manière plus durable. Notre économie repose également beaucoup sur le tourisme. Il est donc important pour nous de promouvoir notre engagement, notamment en faveur de l’efficacité énergétique.

Je voudrais également en profiter pour remercier le programme COI-ENERGIES pour l’organisation de cette formation. L’environnement de travail était très appréciable, notamment de pouvoir échanger avec les autres pays de la région. Il est intéressant de voir la situation de chacun et comment ils envisagent le sujet de la régulation énergétique.

 

Source: COI

 

 

 

 

 

 

 

 

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