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Réunion de la crise malgache sur l’île de Desroches, aux Seychelles-« Une solution durable doit être trouvée » |25 July 2012

Réunion de la crise malgache sur l’île de Desroches, aux Seychelles-« Une solution durable doit  être trouvée »

Le chef de l’Etat seychellois a fait cette déclaration lors de son allocution hier sur l’île de Desroches où se déroule dans la plus grande discrétion la rencontre entre le Président de la Transition malgache Andry Rajoelina et son principal rival, l'ex-Président Marc Ravalomanana.

Le Président Michel accueille le Président de la Transition malgache Andry Rajoelina

Avant de prononcer son discours, M. Michel a rencontré séparément les deux hommes qui doivent aborder directement les sujets qui fâchent lors d'un tête-à-tête imposé ce mercredi par les pays d'Afrique australe.

L’ex-Président malgache Marc Ravalomanana est salué à son arrivée par M. Michel

En présence des deux leaders malgaches qui se sont mis à table pour discuter de la situation à Madagascar et trouver un accord politique à l’amiable, le Président Michel a dit que depuis le début de cette crise, la COI (Commission de l’Océan Indien) qu’il préside cette année, s’est toujours tenue aux côtés de Madagascar en s’associant aux efforts de la SADC, et en jouant son rôle d’organisation de proximité cimentée par les relations historiques et culturelles qui unissent les peuples de l’Indianocéanie.

« Nous apprécions à sa juste valeur l’effort considérable fait par la SADC pour aider Madagascar à résoudre ses problèmes politiques. Nous avons soutenu ces initiatives parce-ce-que nous pensons qu’elles sont de nature à effectivement aider la population malgache mais aussi parce que le retour de la stabilité à Madagascar est crucial pour tous les pays de notre région de l’Afrique Australe, Orientale et de l’Océan Indien », a dit M. Michel.

Il a ajouté que cette crise a plongé Madagascar dans de profondes difficultés économiques et sociales, et que ses effets pèsent sur le quotidien des populations dont les conditions de vie ne cessent de se dégrader. « Ces conditions sont devenues aujourd’hui insupportables. Des millions de Malgaches sombrent dans la plus extrême pauvreté. Il faut agir rapidement avant que la crise politique ne débouche sur une catastrophe sociale. Cette crise est aussi un handicap pour nous tous, une Grande Ile stable et prospère peut tellement offrir à l’ensemble de la région », a renchéri M. Michel.

Pour le Président seychellois, aujourd’hui, plus que jamais, Madagascar reste au cœur de nos préoccupations.  « Une solution durable doit être trouvée. Madagascar a besoin de la mobilisation de toute la communauté internationale, de tous les acteurs politiques et économiques malgaches et de la solidarité effective de tous ses amis et frères. Mais nous savons bien que la légitimité constitutionnelle et la stabilité politique sont des pré-conditions au retour des bailleurs de  fonds et des investisseurs privés », a-t-il souligné avant d’ajouter qu’il souhaite que cette rencontre historique dans un des Etats membre de la COI et de la SADC, ici aux Seychelles, soit une avancée significative dans cette longue période d’instabilité politique. 

« Nous espérons qu’elle ouvrira de nouvelles perspectives à Madagascar et à la région toute entière », a conclu M. Michel.

A signaler que les deux hommes se sont déjà croisés depuis que Rajoelina, alors maire d'Antananarivo, a déposé Ravalomanana lors d'une révolte populaire au début 2009, mais ils ont toujours évité le face-à-face direct.

Leurs lieutenants ont déjà signé des armistices à plusieurs reprises, sans réussir toutefois à trouver une solution qui permettrait à la Grande Ile de sortir de la crise – politique, mais aussi économique et sociale – dans laquelle elle est engluée depuis plus de trois ans.

Parmi les principales pierres d'achoppement : le retour au pays de l'ancien président – qui vit en exil en Afrique du Sud –, ses démêlés avec la justice, et la question des candidatures à la future présidentielle, qui pourrait avoir lieu en mai ou juin 2013.

Une « feuille de route » de sortie de crise signée en septembre par tous les partis malgaches prévoit bien le retour sans condition de Ravalomanana, mais l'ancien homme fort du pays a été condamné aux travaux forcés à perpétuité par contumace après la mort de plusieurs dizaines de manifestants, tués par sa garde présidentielle en 2009.

Une récente loi d'amnistie ne le concerne pas, et les autorités malgaches ont averti qu'il serait arrêté à son arrivée s'il rentrait au pays. Ravalomanana conteste sa condamnation, prononcée par une cour ordinaire théoriquement pas compétente pour juger un président.

Quand bien même il ne serait pas inquiété par la justice, les modalités de son retour doivent de toute façon être négociées, le camp Rajoelina préférant qu'il rentre discrètement pour éviter toute manifestation importante.

Marc Ravalomanana, qui a toujours dit qu'il rentrerait pour se présenter à une future élection présidentielle (et l'emporter), doit en outre pouvoir se présenter.

Un projet de loi voté par le Parlement exclut les individus condamnés pour crime, et précise que les candidats doivent avoir payé leurs impôts. Or, l'ancien président a une ardoise de plusieurs de dizaines de millions d'euros laissée par sa société agroalimentaire Tiko, dont les infrastructures et les biens ont été détruits ou volés depuis 2009 et qui ne fonctionne plus.

La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a sommé les deux protagonistes de se mettre d'accord d'ici le 31 juillet, sous peine de désavouer le responsable d'un éventuel échec.

Le Président sud-africain Jacob Zuma, qui dirige la ‘troïka’, l'organe de défense de la SADC, est attendu sur l'île ce mercredi, pour consacrer un accord, ou éventuellement faire pression sur les deux hommes.

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