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Exposition Iconothèque historique de l’Ocean indien dans le cadre du 250ème anniversaire des Seychelles |29 August 2020

Exposition Iconothèque historique de l’Ocean indien dans le cadre du 250ème anniversaire des Seychelles

« Un passé glorieux construit sur la souffrance »

 

Les Seychelles ont eu un passé glorieux, mais c’est un passé qui s’est construit sur la souffrance, particulièrement la souffrance et le dur travail des esclaves.

C'est l’Ambassadeur de France aux Seychelles, M. Dominique Mas qui a fait cette remarque, hier lors du lancement officiel de l'exposition virtuelle intitulée « Esclaves libérés aux Seychelles » au Musée National de l’Histoire de Victoria.

L'exposition, une production de l'Iconothèque Historique de l'Océan Indien (IHOI), permet une approche différente de l’histoire de la traite et de l’esclavage dans l’Océan Indien, saisi au tournant de l’abolition de l’esclavage dans les colonies et protectorats britanniques après 1860, à travers les destins individuels de victimes de la traite clandestine.

L’expo, en hommage à l'histoire et la culture du peuple seychellois, fait partie des activités pour commémorer les 250 ans des Seychelles.

L’Iconothèque Historique de l’Océan Indien (IHOI) est un projet initié par le Département de La Réunion avec le soutien de l'Union Européenne et de l'Etat français. Les Archives Nationales des Seychelles et le Département de la Culture sont partenaires de ce projet. Ainsi, ensemble, ils œuvrent à la préservation du patrimoine iconographique des Seychelles grâce à la dématérialisation des documents originaux.

Deux collections virtuelles sont exposées au public :

- Images de l’Océan Indien : réalisée par Clément Delpouve, cette collection propose, grâce à une carte interactive, un carnet de voyage numérique dans le sud-ouest de l'Océan Indien. Dans le cadre du 250ème anniversaire, l’exposition se concentre sur les archives seychelloises.

- Portrait d’esclaves libérés (1861-1872) : les Archives Nationales des Seychelles conservent un remarquable registre des photographies d’esclaves tenu au fur et à mesure de l’arrivée des navires aux Seychelles. Un travail audiovisuel original a été réalisé par l’équipe de l’IHOI pour rendre accessible cette collection.

M. Mas a indiqué que cette exposition est la manière idéale de rendre hommage à ces hommes qui ont en fin de compte construit le pays, et également une façon de ne pas oublier cette partie de notre histoire.

« Cette exposition témoigne de l’intensité de l’histoire commune entre les peuples français et seychellois : des liens permanents qui ont façonné notre culture, notre langue créole, des modes de vie si proches que l’on peut observer sur ces archives », a déclaré l’ambassadeur lors de sa visite au musée. « Ensemble, au travers de ces photos, nous revisitons notre histoire ; une histoire parfois tragique, qui s’est en partie construite sur l’esclavage, sur la souffrance des Hommes », a ajouté M. Mas, « mais une histoire qui se poursuit dans la solidarité et l’union de nos deux pays face aux enjeux de notre avenir commun ».

Il a également ajouté qu’au cours de ces 250 années, les Seychelles ont acquis un passé glorieux, et grande réputation, et étaient également une escale facile et agréable, autant un archipel connu pour son exportation de produits agricoles, appréciés dans le reste du monde.

« En 250 ans, les Seychelles ont forgé une culture particulière, et ont construit leur histoire », a-t-il ajouté.

Quand elle a pris la parole, le directeur général de la Seychelles Tourism Board (STB), Mme Sherin Francis a dit que les célébrations de 250 ans des Seychelles marquent un moment déterminant dans l’histoire de notre belle patrie et que ces événements nous donnent l’opportunité de célébrer qui nous en sommes et d’où nous venons.

Elle a également ajouté que cette exposition organisée par l’IHOI en partenariat avec le Musée National de l’Histoire de Victoria est un témoignage du travail acharné et de collaboration entre les acteurs culturels seychellois et réunionnais pour préserver et promouvoir notre héritage commun.

Nos archives nationales conservent un remarquable registre (B 85) tenu au fur et à mesure de l’arrivée des navires aux Seychelles.

Il comporte des photographies d’esclaves identifiés et des détails sur chacune des personnes représentées.

Des registres similaires ont pu être tenus dans les autres lieux de libération, mais celui des Seychelles est le seul connu à ce jour.

L’IHOI est un site web réunionnais créé par le Département de La Réunion diffusant en ligne depuis le 5 novembre 2011 un ensemble d'images anciennes portant sur l'histoire des différents territoires qui entourent et composent l'Océan Indien.

L'IHOI mène depuis 2017 un projet de mise en réseau des patrimoines iconographiques de l'Océan Indien4, dont le but est la création d'un réseau de professionnels de l'iconographie à l'échelle indianocéanique à travers la mise en commun des pratiques, des méthodes et des collections iconographiques disponibles5. Ce projet concerne actuellement dix institutions publiques et fonds privés de La Réunion, de Madagascar, de Maurice, de Mayotte, de Mozambique, des Comores et des Seychelles.

Ses financements proviennent du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) au titre du programme Interreg V Océan Indien et du Contrat de plan État-région.

L'Iconothèque s'attache à valoriser les fonds et les collections par différentes actions et réalisations en faveur des publics. Deux tables numériques tactiles ‘Iconotouch' regroupant près de 10 000 images issues de la base de données et réunies sous six thématiques (Grande Guerre, esclavage, biodiversité, dates clés à La Réunion, musique et instruments, les porteurs/Träger) se déplacent dans les établissements scolaires de La Réunion. La consultation est rendue possible sur smartphone en 2015.

Des jeux en lignes sont également proposés.

Nous vous proposons quelques photos prises par notre photographe Louis Toussaint.

 

Roland Duval

 

 

 

 

 

 

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