ENTRETIEN AVEC Gérard Le Chêne Pdg de Vues d'Afrique |19 November 2005
Un festival ou des journées cinématographiques sont annuellement organisés. De nombreux jumelages sont noués avec le Festival Kreol, le Fespaco, le festival du Maroc etc...
Au rythme des cultures créoles et africaines, le festival Vues d'Afrique a conquis le cœur des Québécoises et Québécois. Année après année, c'est avec la curiosité du voyageur que l'on part à la découverte des Journées du cinéma africain et créole. La recette est alléchante : ouverture sur le monde, diversité des cultures et une programmation qui sollicite nos sens. Sens de l'art, sens du plaisir, sens de la fête.
Ces propos d'un ministre québécois illustrent suffisamment le sens à donner à la démarche des fondateurs de Vues d'Afrique.
Pour Gérard Le Chêne, Président directeur général de Vues d'Afrique, "l'essentiel de la démarche est de favoriser un échange culturel entre le Nord et le Sud, c'est-à-dire entre africains, antillais et canadiens".
Chaque année les festivaliers découvrent ou redécouvrent les productions de cinéastes venues d’Afrique sub-saharienne, du Canada, des pays créoles et du reste du monde.
Pendant des journées, de nombreux cinéastes, producteurs, comédiens, journalistes et cinéphiles, participent à des projections de films, à des débats, à des expositions d'art, des projections en plein air, des programmes d'éducation interculturelle.
Mais à quand remonte le lien avec le Festival Kreol des Seychelles?
"C'est Jean Claude Castella (Un Mauricien) qui nous a parlé pour la première fois du Festival Kreol, précisément de cette première rencontre des créolophones de l'Océan indien et des Caraïbes qui devrait se faire aux Seychelles en 1979. Parce que, à part quelques intellectuels, les populations ignoraient qu'aux antipodes il y avait des gens qui avaient la même culture qu'elles, c'est-à-dire la même langue, la même architecture, la même cuisine etc... Nous avons trouvé l'idée passionnante et malgré des difficultés pour réunir les fonds, nous sommes venus en 1980 faire un film sur les Seychelles, qui est le premier pays à faire du créole sa langue officielle. Le film est intitulé "Vivre en Créole".
Nous sommes revenus en 1981 pour inclure l'attaque des mercenaires qui avait eu lieu, et le film a eu un vif succès. C'est incontestablement aujourd'hui un film de référence. Et à Montréal, les profs, les chercheurs et les étudiants l'empruntent souvent pour l'exploiter", répond Gérard Le Chêne.
Depuis des décennies, Vues d'Afrique travaille donc afin que le cinéma africain et des pays créolophones soit au coeur de l'attention internationale. Son objectif, par rapport au Festival Kreol, c'est de développer le volet cinématographique de cette manifestation devenue une référence dans le monde créole.
La présence à la 20ème édition du Festival Kreol des réalisateurs Dany Laferrière et Guy Deslauriers s'inscrivait dans cette perspective.