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Qui est Awilo Longomba ? |03 June 2006

Tout a commencé en1984, lorsqu'il intègre un groupe en vue au Zaïre de l’époque. C’est là-bas que, la même année pratiquement, sinon l’année d’après, le très grand Papa Wemba vient le dénicher. Pour une aventure dans le pas moins grand Viva la musica. L’histoire s’écrit désormais en courant. Il y a une tournée au Japon. Puis l’installation dans la capitale française. Bon vivant, Awilo se laisse émerveiller par le Paris lumineux.

Il ne perdra cependant pas la tête. Sans relâche il travaille. Le produit de ses efforts sert des grands noms de la musique africaine. Kanda Bongo Man et d’autres. Mais aussi Tsala Muana avec qui il a une histoire particulière.

On est en 95. Awilo Longomba vient de mettre sur le marché son premier disque. N’ayant pas confiance à sa voix, il a décidé de faire chanter plusieurs vedettes, dont Sam Mangwana. La sienne vient seulement en accompagnement. Malgré le disque d’ailleurs, il continue d’accompagner, comme batteur, plusieurs artistes, dont Oliver Ngoma avec qui il s’apprête à aller en tournée lorsque Tsala Muana vient requérir ses services pour un concert en Zambie. La chanteuse de charme insiste et l’annonce d’ailleurs à Lusaka. Les organisateurs du spectacle s’emballent. Les affiches sont refaites. Awilo Longomba est mis en évidence. Tsala Muana se fâche. C’est le début de l’ascension fulgurante. Quelques semaines plus tard, en Ouganda où il accompagne Oliver Ngoma, on décide que le jeune batteur va jouer masqué et s’appeler Willy, question de ne pas voler la vedette au chanteur gabonais. Il passera incognito au premier spectacle. Au deuxième, Oliver Ngoma prend le risque de le présenter. Le stade s’embrase. Malgré lui, Awilo fait sa première scène. Dans un stade qui s’enflamme au bout du compte. Comme toute l’Afrique, Kampala succombe aux charmes du jeune musicien dont le premier album, "Moto-Pamba", se vend bien et dont les chansons sont dans toutes les discothèques. Du début à la fin, le rythme est enlevé. Ça déménage. La marque déposée d’Awilo est découverte.

L’année qui suit ce voyage ougandais resté gravé dans sa mémoire. Il sera fait meilleur artiste d’Afrique centrale à la première édition des Kora de la musique africaine.

"Coupé Bibamba" qui sort en 1997 gagne lui aussi un Kora. Les voies du succès sont ouvertes. Son duo avec Jocelyne Beroard fait un tabac. Au Nigeria, selon ses propres confidences, il est le seul artiste à avoir rempli, trois jours d'affilée, le stade de Lagos (120.000 places). "Là-bas, mes albums, notamment Coupé Bibamba, sont adaptés en langues locales par des artistes autochtones. Et ils sont même joués dans des églises", confie-t-il. Et d’ajouter que le culte n’est pas circonscrit dans ce seul pays. "J'ai également une certaine notoriété en Tanzanie, en Ouganda, au Kenya, au Zimbabwe, au Malawi et ici au Cameroun. Et je suis le seul Congolais à avoir joué à Sao Tomé et Principe (2001), ainsi que le seul Africain, en même temps que Myriam Makeba, à s’être produit en Libye (2001), lors de la création de l’Union Africaine."

Dans les rues de Douala et Yaoundé, il a plusieurs fois provoqué des attroupements dans un pays où peu de gens demanderaient à Roger Milla le moindre autographe.

Par fierté ou condescendance ? Pour le saluer, on est souvent allé chercher ses chansons, parmi lesquelles "Kafou Kafou" sorti en 2000 et, plus récent, "Karolina", gros succès sorti en 2003. En dix ans de carrière solo et quatre albums plus tard, Awilo Longomba, "Le propriétaire de tous les dossiers" est un grand de la chanson de l’heure… "

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