Passage du cyclone Bejisa à La Réunion |06 January 2014
Le Président Michel adresse un message de compassion et de soutien à La Réunion
Le Président James Michel a adressé au Préfet de La Réunion, Jean-Luc Marx, un message de soutien et de compassion, et s’associe à la peine des familles, à la suite du passage du cyclone Bejisa dans l’île qui a fait de nombreux dégâts matériels, des blessés et une victime.
« C’est avec une grande affliction que j’ai appris la perte d’une vie humaine, de nombreux blessés et d’énormes dégâts matériels provoqués par le cyclone Bejisa », écrit le Président Michel
« En ce moment difficile et de recueillement, au nom du Peuple seychellois, du Gouvernement et des institutions des Seychelles ainsi qu’en mon nom personnel, je tiens à exprimer à tous mes Frères et Sœurs Réunionnais et à vous-même, notre profonde solidarité et nos sincères condoléances ajoute le Président Michel, avant de prier pour le repos de l’âme de la victime et souhaiter « prompt rétablissement aux blessés ».
Employés municipaux, militaires, agents des services de l’Etat étaient à pied d’œuvre sur le terrain vendredi dernier à La Réunion pour panser les plaies du cyclone dévastateur Bejisa qui a causé la mort d’une femme de 86 ans et fait 17 blessés, dont deux graves. L’œil du cyclone Bejisa est passé à proximité immédiate de l’île le jeudi 2 janvier en fin d’après-midi, longeant la côte ouest, à une quinzaine de kilomètres au large pour se diriger vers le sud, provoquant des pluies abondantes et des rafales de vent extrêmement violentes, atteignant 151 km/h à Petite-France (ouest), selon les services météo réunionnais.
Au total, deux personnes ont été grièvement blessées en chutant d’un toit et d’une échelle et treize ont été légèrement touchées. La plupart n’avaient pas respecté les consignes d’alerte rouge interdisant toute sortie. Celle-ci a été levée à 9 heures locales. Des dizaines d’habitations en bois ont perdu leur toit ou ont été inondées par la montée des eaux.
Quelque 172 000 foyers étaient privés d’électricité selon l’opérateur électrique EDF, suite à des ruptures de lignes. Près d’un quart de la population de l’île, soit environ 200 000 habitants, ont subi des coupures d’eau, selon la préfecture. Le réseau routier, jonché d’arbres déracinés, de fils électriques, de branchages ou submergé par les eaux, était impraticable dans de nombreuses communes, principalement dans l’ouest.
L’impressionnante houle cyclonique qui a déferlé sur le littoral ouest a entraîné l’évacuation de quelques dizaines de personnes à Saint-Paul et une cinquantaine à Saint-Leu. Dans le sud, environ 250 personnes ont été accueillies dans des centres d’hébergement.
L’alerte rouge avait été déclenchée à 10 heures à l’approche de Bejisa classé « cyclone tropical » par Météo France et « cyclone tropical intense » par une station météo américaine. A l’approche du passage du cyclone, La Réunion a été totalement coupée de l’extérieur, les aéroports et le port ayant été fermés.
Le ministre français des Outre-mer Victorin Lurel a pu constater samedi après-midi les importants dégâts causés à l'agriculture réunionnaise par le cyclone Bejisa et a promis une indemnisation rapide à des maraichers démoralisés et sceptiques.
Depuis vendredi soir, le chiffre de 55 millions d'euros est cité pour les pertes causées à l'agriculture par le passage de Bejisa. Ce chiffre n'est pas confirmé par la direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Daaf).
« Il est beaucoup trop tôt pour donner une estimation », estime Olivier Degenmann, directeur adjoint de la Daaf. Une commission d'expertise regroupant des experts de la Daaf et de la chambre d'agriculture, sera mise en place dès la semaine prochaine. Elle sera chargée de faire « un état des lieux secteur par secteur », note Olivier Degenmann.
Le président François Hollande avait demandé au Ministre Lurel « de transmettre tout notre soutien à la population », a déclaré la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem à la sortie du Conseil des ministres.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a souhaité « que le système d’indemnisation soit mis en place avec la plus grande rapidité ». Pour cela, des enquêtes doivent être menées pour ensuite publier des arrêtés de catastrophe naturelle qui déterminent la liste des communes pouvant s’en prévaloir auprès de leur assurance.
Le député-maire de Saint-Leu, commune particulièrement touchée sur la côte ouest, a écrit dès vendredi à François Hollande pour lui demander le classement de la Réunion en zone sinistrée.
De son côté, la Ville de Paris a annoncé une aide exceptionnelle de 200 000 euros pour le conseil général de la Réunion afin d’aider aux premières réparation d’urgence sur des habitations.
« Depuis 20 ans, nous n’avons pas eu un épisode aussi sérieux », a déclaré le préfet Jean-Luc Marx.
« Quand nous voyons l'état des arbres, on mesure les dégâts qu'a pu subir l'agriculture », a-t-il observé.
Cyclone Bejisa : État de catastrophe naturelle pour La Réunion