« Provence » : électronique embarquée, polyvalence et interopérabilité |15 March 2016
Première mission opérationnelle de la 3ème frégate de la Marine nationale française
La frégate européenne multi-mission (FREMM) « Provence » est en escale au Port de Victoria, Mahé, depuis le 11 jusqu’au 17 mars 2016. Livrée à la Marine nationale française en juin 2015, elle a quitté le port de Brest le 15 novembre dernier pour sa première activité opérationnelle en Atlantique.
Ce bâtiment de combats est spécialisé dans la lutte anti-sous-marine. Longue de 142 mètres, la frégate « Provence » déplace 6 000 tonnes en pleine charge. Sa vitesse maximale est de 27 nœuds. Largement automatisée, elle a un équipage de seulement 105 hommes, avec un détachement hélicoptère, contre 260 pour les unités d'anciennes générations.
Le capitaine de vaisseau, Dominique Caillé, commandant de la FREMM « Provence » nous a accueilli à son bord lors d’une conférence de presse vendredi passé. « Nous nous sommes engagés pour une mission de combats de longue durée de 5 mois. Nous serons de retour au port d’attache à Brest en avril. Le bâtiment est neuf, il est important d’éprouver ses capacités militaires, son endurance en eau chaude, sa capacité de soutien logistique et enfin la résilience des hommes », a-t-il partagé.
Les caractéristiques militaires de la frégate « Provence » lui permettent une interopérabilité hors du commun. Au niveau de l’armement, il y a 1 canon de 76mm OTO-Melara compact SR, 2 canons de 20 mm, 8 missiles MM 40 Exocet Block III, 16 missiles ASTER 15, 16 missiles de croisière navale et 4 tubes lance-torpille (19 torpilles MU90). Pour la partie aéronef, il y a 1 hélicoptère NH90, Caïman de la flottille 33F. La frégate dispose, aussi, d’une embarcation, ECUME, de la force des fusiliers-marins et commandos. « Le pôle d’excellence, en terme d’équipements, ou le « bras armé » de cette frégate, est le sonar remorqué, pour la lutte anti-sous-marine, qui a une portée de 100 mètres en immersion », selon le commandant.
Fin décembre 2015, la FREMM Provence a intégré le « Carrier Strike Group Eight » auprès du porte-avions, de la marine américaine, l’USS Harry S. Truman (CVN-75) et a franchi le Detroit d’Ormuz, reliant le golfe Persique au golfe d'Oman, puis la Syrie et l’Irak. Début février 2016, la frégate française a rejoint le « destroyer » britannique HMS au large du Sri Lanka afin d’intégrer le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle.
Avec une automatisation élevée, la gestion du système d’information est au cœur de la « Provence ». Selon les termes du commandant Caillé, « cela représente une réorganisation à bord. D’ailleurs, la cellule management des opérations compte un certain nombre de consoles pour les images radar et infrarouges, la navigation et les écrans de contrôle. La gestion de l’information est assez fine. L’équipage a été formé, pour les plus anciens, depuis deux ou trois ans et ont eu une bonne familiarisation durant la construction du bâtiment. Le degré de polyvalence des militaires à bord est élevé. La « Provence » a été pensée, dix ans avant, pour sa portée, sa performance, sa facilité de mise en action, son autonomie, son organisation humaine, son extrême polyvalence, sa capacité de déploiement logistique et sa maintenance ».
Cette relâche opérationnelle à Mahé, représente un point d’équilibre entre les missions et les efforts fournis, d’après le commandant. Cette escale combine, également, des échanges de savoir-faire avec les garde-côtes seychellois. Que ce soit pour la lutte incendie, les voies d’eau, l’enquête, la reconnaissance et les visites.