Le conseil national du SIDA : Lois et accès aux droits de l’homme, même atteint du VIH/SIDA |28 November 2016
La discrimination et la stigmatisation des personnes atteintes du VIH/SIDA peuvent s’exercer à différents niveaux. Un cadre législatif approprié, suivi d’un plan d’action national, pourrait réduire ses impacts sur une population déjà vulnérable.
Ainsi, le conseil national du SIDA des Seychelles (NAC), en partenariat avec ARASA (AIDS Rights Alliance for Southern Africa) et le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), s’était déjà réuni, en 2013, avec les principaux acteurs concernés afin de faire une évaluation de l’environnement juridique seychellois. En août 2016, un atelier sur la définition d’un plan d’action national pour lever les barrières juridiques en matière de VIH/SIDA a eu lieu également.
Aujourd’hui, cette même ébauche de plan d’action national doit faire l’objet de discussions et de validation pour qu’il puisse continuer à intégrer le programme régional d’ARASA dans la lutte contre le VIH/SIDA. De ce fait, le conseil national du SIDA, avec les mêmes partenaires et les mêmes acteurs, se sont rencontrés, hier, pour la validation définitive du plan d’action national à l’hôtel Berjaya, à Beau Vallon.
Pour information, ARASA est un partenaire régional du conseil national du SIDA. C’est une organisation qui défend les intérêts et les droits des personnes atteintes du VIH/SIDA. Elle travaille, aussi, à renforcer les capacités de tous ses membres. Pour pouvoir le faire, elle bénéficie d’un fonds global destiné à l’Afrique pour lutter contre le VIH/SIDA. Son action majeure vise les populations clés de dix pays – le Botswana, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Malawi, le Nigéria, le Sénégal, les Seychelles, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie. C’est à ce titre que les Seychelles doivent finaliser leur plan d’action national.
Celui-ci recouvre trois finalités essentielles. Tout d’abord, assurer l'égalité et réduire la stigmatisation et la discrimination dans le pays par rapport au VIH et au SIDA. Puis, mettre l’action sur la prévention et les programmes de réadaptation pour les prisonniers, en vue de réduire le VIH et les infections liées. Enfin, assurer l’accès aux soins aux populations vulnérables, sans aucune restriction. Comme par exemple, la population carcérale.
Le docteur Anne Gabriel, directrice générale du conseil du SIDA, porte un regard inquiet sur l’évolution du VIH/SIDA en prison. « A l’époque où nous avions commencé la lutte contre le VIH/SIDA aux Seychelles en 1987, on ne s’imaginait pas que cela allait devenir une épidémie et qu’elle durerait dans le temps. Actuellement, nous faisons face à une transmission du VIH/SIDA plus importante via seringues que par relations sexuelles. En prison, une seringue peut servir à 14 ou 15 personnes. Cela vous laisse imaginer sa propagation. Aujourd’hui, les prisonniers ont accès aux préservatifs, il serait judicieux qu’ils aient accès à des seringues propres », a-t-elle indiqué.
Après cet atelier de validation du plan d’action national pour lever les barrières juridiques en matière de VIH/SIDA, le conseil national du SIDA (NAC) devra rechercher les financements pour le mettre en œuvre. En attendant, NAC a pu compter sur le travail de Mlle Iris Carolus et de Mme Barbara Carolus-André en tant que consultantes nationales ; de M. Khalyann Karunakaran, juriste au département des Affaires juridiques et les acteurs principaux de différents ministères du gouvernement ; de diverses organisations et de la société civile.
La communauté seychelloise se doit de se recentrer sur des valeurs porteuses de sens, de construction et de véritable résilience afin d’assurer le bien-être et surtout la santé de sa population. « Malheureusement, nous sommes en bout de chaîne du processus face au VIH/SIDA. Nous devons nous focaliser sur la prévention. Celle-ci commence à la maison, dès le plus jeune âge, avec des règles de vie de base, une communauté qui vous soutient et surtout une éducation qui vous guide dans vos choix et vos valeurs », a insisté la Dr Anne Gabriel.
Selon Mme Barbara Carolus-André, des animateurs et des éducateurs présents après le temps scolaires, pour faire des activités, pour écouter et faire de la sensibilisation, pourraient aider tous ces jeunes futurs adultes à ne pas être happer un jour par les phénomènes sociaux présents au cœur de la vie seychelloise.