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Célébrons la francophonie seychelloise 2021 à la saveur des expressions imagées |19 April 2021

Expressions imagées en français et en créole qui partagent les mêmes images et le même sens

 

Avoir du sang de poulet, du sang de navet (F) = Etre sans énergie, sans courage, être lâche.« Annan disan poul, disan papay dan lavenn». Napa lenerzi, ni kouraz, ni lafors.(K)

Selon Expressio.fr, au XVIIIeS., on disait déjà « n'avoir pas de sang dans les veines » pour désigner une personne sans vigueur. L’expression sang de navet date du début du XXeS et selon Rey et Chantreau signifie « manquer de vigueur ou de courage ». Elle suppose qu’un sang blanc comme celui du navet désignerait une personne complètement anémiée, sans aucune force. C’est l’image en créole du lait (dile) de papaye.

Par contre, selon ces mêmes auteurs « avoir du sang de poulet » voulait dire « être poltron ». (Dict. des expressions imagées et locutions).

Nous pensons aussi à l’expression « poule mouillée » qui partage le même sens en français et en créole ; personne lâche, poltronne et peureuse.

 

Boire comme un trou (F) = Une personne qui consomme l’alcool avec excès. Bwar parey en trou, en lanbik , lantonwanr (K)

Cette expression utilise l’image d’un trou sans fond, d’un trou qui ne se remplit pas et s’applique à une personne qui ne s’arrête jamais de boire.

Peu de dictionnaires donnent des informations sur l’origine de cette expression. Selon Expressio.fr, l’expression « Boire comme un trou » semble dater du début XVIe S. et n'était associée à l'époque qu'au verbe « boire ».

Elle aurait pour origine l’expression «flûter pour le bourgeois». A cette époque, «flûter » voulait dire « boire ou être ivrogne ».

Elle fait partie des diverses images qui associent le geste du buveur à celui de certains musiciens.

On dit aussi « boire comme une éponge », « boire comme un évier ».

 

Mettre les bâtons dans les roues de quelqu’un(F) =Rendre une tâche, la marche d’une affaire plus difficile en suscitant des obstacles. « Met baton dan larou en dimoun ». Anpes li fer en keksoz, pour aret ou kas son plan.(K)

Cette expression qui a pris cette forme au XVIIe S., remonte au moyen français. Elle est connue sous d’autres formes comme « un baston à la roue » un empêchement, au milieu XVe S. « La méthode la plus simple pour freiner une charrette est de faire frotter un bâton sur la roue. Enfoncer un bâton entre les rayons la bloque brutalement ». (Dict. des expressions imagées et locutions) L’image de bâton dans la roue est facile à comprendre car si le bâton bloque la roue, il va l’empêcher de tourner.

 

Un de ces quatre matins, un de ces quatre (F) = Un jour quelconque, un jour ou l’autre, un temps indéterminé mais un jour plus ou moins proche. « Ennsekatmaten ». Ennsezour. En zour ki pe vini, byento.(K)

Le nombre quatre est utilisé dans de nombreuses expressions françaises. On dit aussi « un beau matin » (milieu XVe S.)

« Un de ces quatre » est une version raccourcie de « un de ces quatre matins », qui a fait son apparition dans la seconde moitié du XIXeS.

« Bientôt » est également un synonyme de cette expression (https://dictionnaire.notretemps.com). En créole on noterait une certaine menace derrière cette expression dans le sens de « gare à vous ». = Mon pe tranp pour ou, Vey ou byen.

 

Vendre la mèche (F) = Révéler, dévoiler un secret, un complot, trahir.« Vann lanmes, trair ». Met sekre deor, devwal konplo, sekre. (K)

L’expression « vendre la mèche » est née au milieu du XIXe S. Elle remonte à la Renaissance. Plusieurs expressions d’origine militaire étaient utilisées comme « éventer la mèche » ou « découvrir la mèche ». Cette expression provient tout particulièrement du vocabulaire des artificiers. « En effet, lorsqu’un artificier éventait la mèche d’un explosif ennemi, il la découvrait, c’est-à-dire qu’il la mettait à l’air libre pour l’éteindre. Et ainsi éviter les éventuels dégâts causés par l’explosion ».

Avec le temps, le sens du verbe « éventer » a évolué pour devenir « divulguer ». « Eventer la mèche » signifiait alors « divulger un complot ». C’est ainsi qu’aujourd’hui, le verbe « vendre » a remplacé le verbe « éventer », pour ajouter le sens de trahison. (http: www.defense.gouv.fr).

 

A la prochaine fois pour de nouvelles expressions…

 

Marie-Reine Hoareau

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