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Célébrons la francophonie seychelloise 2021 à la saveur des expressions imagées • Expressions imagées en français et en créole qui partagent les mêmes images et le même sens |26 April 2021

Etre serrés comme des sardines (F) = Très serrés, être collés, entassés les uns sur les autres sans pouvoir bouger. « Sere parey sardin dan bwat ». Tro sere, napa plas pour bouze. (K)

L’origine de l’expression « être serrés comme des sardines » est peu connue. Les premières boîtes de sardines sont apparues à la fin du XIXe S. en France à l'époque où Joseph Colin a créé les premières boîtes de sardines à Nantes en France. L’on pourrait supposer que l'expression a paru avec elles. D’autres pensent que cette expression n’évoque pas « des sardines vivantes mais plutôt celles en boîtes conservées et entassées les unes sur les autres (Expressions-françaises.fr) ».

L’image des sardines en boîte illustre bien être collés, serrés sans de place pour bouger.  

 

Dire à quelqu’un ses quatre vérités (F) = Dire à quelqu’un ce qu’on pense de lui en toute franchise, dire une vérité blessante sans rien cacher à une personne. « Dir se kat verite ». Dir en dimoun direkteman laverite lo li, dan son figir dan en mannyer fran san kasyet nanryen. (K)

Selon Expressio.fr, au XVIe S. cette expression a paru d'abord sous la forme « les vérités sont des « choses vraies. »  Ainsi lorsqu'une personne disait « ses vérités » à quelqu'un, elle lui disait des choses vraies ou justifiées sur lui, principalement négatives, sans hypocrisie, qu'il ait envie ou pas de les entendre ». Le sens reste le même aujourd’hui.

Toutefois, l’origine du nombre quatre est peu sûre. En effet, nous pouvons constater que le chiffre « quatre » figure dans de nombreuses expressions françaises entre autres « ne pas y aller par quatre chemins », « un de ces quatre matins », «  faire ses quatre volontés  ou encore  se mettre en quatre ». Toujours selon Expressio.fr, ce choix serait probablement lié à « des choses immuables comme les quatre membres de l'homme, les quatre saisons, les quatre points cardinaux ».

 

Mettre la main au feu (F) = Être absolument sûr de quelque chose, cherche à convaincre une personne que l'on a raison. « Met lanmen dan dife ». Sir lo en keksoz. Nou dir osi  « met son latet lo biyo ». (K)

Au Moyen Age, pour prouver la culpabilité d'une personne, on la soumettait à une épreuve appelée le « jugement de Dieu ». A cette époque, il existait différents types d’épreuves entre autres combats, tournois, duel à l’épée et l’épreuve du feu. Selon Expressio.fr, « Mettre sa main au feu » fait référence à l’épreuve du feu « qui consistait soit à saisir puis garder un moment en main une barre de fer rougie au feu, soit à mettre la main dans un gant métallique également rougi au feu » …celui dont la main guérissait en moins de trois jours était déclaré innocent de ce dont on l'accusait ». On utilise aussi « donner sa main à couper », « mettre sa main au feu » ou « en donner sa main ». Donc, lorsqu’une personne est sûre de ses paroles, elle dit qu’elle peut mettre « sa main au feu ».

 

Tomber les quatre fers en l’air (F) = Se retrouver par terre sur le dos après avoir fait une chute brutale. « Tonb kat fer anler ». Tonm tou son longer ater lo son ledo. (K)

 

L’expression « tomber les quatre fers en l’air » du début du XIXe S. renvoie à l’image d’un cheval, qui tombe après une chute soudaine et brutale, de tout son long avec ses quatre sabots ferrés. Les paysans d’autrefois « ferraient leurs sabots de bois afin de préserver la semelle. Ces chausses portaient alors 4 fers - 2 sur chaque sabot - situés sur l’avant et le talon. » On remarque ces fers quand le cheval tombe sur le dos. (le billet de la marmotte.over-blog.com)

Aujourd’hui on utilise l’expression pour désigner la personne qui tombe à la renverse, sur le dos. On retrouve les fers à cheval dans d’autres expressions telles que « freiner des quatre fers » « faire feu des quatre fers  « ne pas valoir les quatre fers d’un chien ».

 

Tourner en rond (F) = Ne pas savoir quoi faire, perdre son temps, ne pas pouvoir avancer ou progresser.

« Tourn an ron ». Pa konnen kot pe ale, pe zis perdi letan, fer menm zafer, pa pe fer okenn progre. (K)

L’expression « tourner en rond » du XIXe S. désigne une personne qui empêche les autres de s’amuser.Il existe de nombreuses origines pour cette expression qui se réfèrent toutes au sens de trouble-fête. Selon Expressio.fr, la version originale de cette métaphore, utilise la forme « danser en rond » qui évoque la ronde collective et joyeuse que l'empêcheur vient malheureusement perturber.

Cette expression, selon Wartburg remonterait à un extrait d'un pamphlet de Paul-Louis (Jean-Louis Courrier, (1822) intitulé « Pétition pour les villageois que l'on empêche de danser ».
(https:// dictionnaire.reverso.net)

Aujourd’hui on comprend bien l’expression « tourner en rond » qui contient l’image du rond en d’autres mots le cercle. Quand on dit qu’on tourne en rond, cela n’évoque plus « danser en rond » mais signifie qu’on est bloqué, qu’on essaie d’avancer, de progresser sans obtenir de résultat.

 

A la prochaine fois pour de nouvelles expressions…

 

Par Marie-Reine Hoareau

 

 

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