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Président Macron prône une nouvelle ère pour la relation Afrique-France   |16 October 2021

Président Macron prône une nouvelle ère pour la relation Afrique-France   

Un atelier en cours

Le Nouveau Sommet Afrique-France 2021 s’est tenu le 8 octobre au Sud de France Arena de Montpellier, en présence du Président de la République, Emmanuel Macron. Plus de cinq milles jeunes entrepreneurs, de la société civile, des artistes, des sportifs et des leaders venant du continent Africain ont participé à ce sommet. Les Seychelles avaient trois représentantes – la membre de l’Assemblée Nationale des Seychelles Kelly Samynadin, la senior économiste Fatime Kanté et la journaliste Vidya Gappy.

 

Le sommet

Le sommet a été décrit par beaucoup comme étant historique. Pour la première fois depuis 1973, début des sommets France-Afrique (devenus Afrique-France), aucun chef d'État du continent n'est invité. 

Le gouvernement français avait promis un débat à la fois sans tabous et franc, et le moins qu’on puisse dire que c’était le cas. Le continent Africain est composé de 54 pays souverains, mais chaque pays a sa propre histoire avec la France. Pourquoi ? Parce que la majorité de ces pays ont été à un moment donné colonisé par la France. Les jeunes venant de ces différents pays ont vécu parfois des moments difficiles et il y a d’autres qui vivent toujours des moments difficiles suite aux séquelles de colonisation.

Dans la session plénière qui a duré plus de trois heures, c’était l’occasion pour ces 11 jeunes choisis d’en faire état de leurs frustrations légitimes certes et aussi de faire plusieurs demandes au Président Macron.

Les jeunes n’ont pas manqué de faire la remarque de l’ingérence de la France dans certains pays et comment au lieu de les aider financièrement, ils veulent plus devenir des partenaires. Une des activistes Malienne, Adam Dicko a lancé que « L’Afrique n’est pas un continent de misère ou de chômage, mais un continent jeune, optimiste, enthousiaste. Nous sommes légitimes pour atteindre ce sommet, car nous sommes victimes de cette relation Afrique-France et parce que nous sommes maintenant acteurs de cette nouvelle relation Afrique-France ».

Autre demande des jeunes était que la France doit demander pardon au continent Africain pour les crimes de colonisation et de cesser de collaborer avec les présidents dictateurs.

Le Président Macron tout en maitrisant cet exercice de communication a noté « que demander est trop facile. Nous devons reconnaitre la responsabilité immense de la France dans le commerce triangulaire et la colonisation. Nous allons plutôt privilégier un travail de vérité ».

Répondant aux jeunes concernant la présence militaire française dans certains pays, le Président Macron a noté que « La France est là militairement à la demande des pays africains. Ce n’est pas moi qui vais faire l’école, ce n’est pas moi qui vais faire la police. Jamais une intervention militaire ne remplace le travail d’un État », a-t-il lancé.

Il maintient que dans beaucoup de ces pays, la France a réduit ses projets d’investissements de gouvernement à gouvernement pour passer davantage par des projets avec la société civile.

A la fin de la session plénière, le Président Macron a annoncé que la France redonnerait fin octobre au Bénin 26 œuvres d'art provenant du « Trésor de Béhanzin », pillé au palais d'Abomey en 1892 pendant les guerres coloniales.

Ainsi, il met en œuvre un engagement pris en novembre 2018, dans le cadre de cette « nouvelle relation » que la France entend nouer avec le continent et dont les restitutions constituent l'un des points saillants.

Pendant la matinée, il y avait six grands espaces autour de six grands thèmes dont : Engagement citoyen et démocratie ; Entreprendre et innover ; Enseignement supérieur, recherche et innovation ; Culture, Patrimoine et Coopération ; Industries culturelles et créatives ; Sport et développement. Parmi les thématiques abordées il y avait l’égalité femmes-hommes, l’aide publique au développement et ses impacts, la démocratie et la gouvernance, la préservation de la biodiversité, les nouvelles technologies, l’employabilité et la mobilité des jeunes.

 

L’enjeu pour les Seychelles

Seychelles est un des pays démocratiques du continent Africain et c’est grâce à cette démocratie qu’on privilégie une bonne relation avec la France. N’oublions pas, en 1770, les premiers Français débarquèrent sur nos îles. Ils commencèrent à cultiver et à produire des épices et peu de temps après, les îles de Praslin, Silhouette, Félicité et La Digue furent également colonisées. L’héritage français prédomine encore aujourd’hui, ce qui transparaît à travers les noms de famille et la plupart des noms de lieux. Le français est aussi une de nos langues nationales.

La coopération entre nos deux perdure surtout dans le cadre de la sécurité maritime, des projets d’économies bleus, des projets communautaires, des bourses d’études ainsi que des projets d’arts et de la culture.

Pour la membre de l’Assemblée Nationale, Kelly Samynadin, elle avoue que « nous, la jeune génération, avons eu l'occasion de montrer des idées sur la façon dont des initiatives peuvent être menées au lieu de permettre aux chefs d'États de le faire comme cela a été fait dans le passé. Très bonne voie à suivre. C'est une nouvelle vocation du président français comme il l'appelait « un appel à une politique de renaissance », de renouveler notre engagement par différents moyens : renforcement de nos liens mémoriels, plus de soutien à l'entrepreneuriat et à l'innovation et aussi renouvellement de l'aide française au développement sous forme de relations de partenariat ».

Notre senior économiste, Fatime Kanté a ajouté que « ce sommet a été pour moi une belle occasion de retrouvailles et d’échanges fructueux. J’ai eu la chance de participer à la thématique ‘Sports’. J’avais souhaité aussi participer à la thématique ‘Entreprendre et innover’. Malheureusement, les deux thématiques se déroulaient à la même heure.

« Néanmoins, j’ai recueilli quelques informations autour de certains sujets relatifs à la thématique. J’ai rencontré avec beaucoup d’enthousiasme des personnalités des organisations sportives que je connaissais déjà : Mme Fatma Samoura ‒ Secrétaire générale de la FIFA ; des professionnelles de basketball ‒ Geraldine Robert, Diandra Tchatchouang ; les responsables des fédérations de football féminins du Togo et de la Mauritanie pour ne citer que celles-ci. Avec elles nous avons créé des liens pour de futures collaborations ».

Mademoiselle Kanté a aussi fait ressortir que comme ce sommet inédit a été organisé pendant la pandémie Covid-19, on ne pouvait pas s’attendre à une réussite totale sur le plan de l’organisation. On aurait souhaité des tables rondes avec les participants avant le débat avec le Président Français.

« En dépit de tout, je voudrais personnellement adresser mes vifs et sincères remerciements à l’Ambassade de France aux Seychelles et au Président Macron pour cette grande initiative ».

Pour rappel au début de cette année, l’Agence française de développement (AFD) nous avait aidés avec des matériels et d’équipements médicaux pour lutter contre la pandémie de Covid-19. A travers l’Union Européenne, les Seychelles bénéficient aussi des aides et des projets en collaboration avec la France.

Ce sommet, unique dans son genre a créé un buzz non seulement sur le continent Africain mais aussi dans le monde entier. La délégation seychelloise a aussi eu l’opportunité de faire du networking et a distribué des pamphlets, livres et des cartes de Seychelles du département du tourisme aux différentes personnalités et entrepreneurs et nous avions aussi distribué des porte-clés des Seychelles à des participants.

La leçon retenue pour moi, c’est en écoutant aux autres, qu’on peut reconnaître le mal qui a été fait et s’entraider pour un meilleur développement.

 

Vidya Gappy

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