Une petite bestiole portant le nom d’une bière mexicaine impose une nouvelle vie aux terriens de la planète |28 March 2020

• Le gouvernement seychellois a pris les bonnes décisions

Cela fait pratiquement trois mois que l’année 2020 a pris son envol. Chacun a décidé de s’imposer de bonnes résolutions afin bien sûr de s’offrir une vie agréable. Finie la cigarette, les chaussures de sport ont été commandées. Les kilomètres de bitume seront bientôt avalés.

C’est décidé… et nous ne changerons pas d’attitude ! L’année sera belle même pour ceux qui n’ont pas la possibilité de voyager. Le Tour de France cycliste devrait être fabuleux avec les animateurs de 2019 Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot, les anciens vainqueurs britanniques, Gerraint Thomas, Chris Froome et les Colombiens Egon Bernal vainqueur en 2019 et Nairo Quintena qui rêve de s’imposer en 2020.

La Coupe d’Europe de football pourrait confirmer le titre mondial de la France obtenu en 2018. Les Jeux Olympiques organisés pour la seconde fois à Tokyo devraient nous assurer un spectacle grandiose, car les Japonais savent recevoir comme ce fût le cas lors de la dernière Coupe du monde du Rugby, qui malgré des intempéries et des cyclones ayant empêché, la tenue du match France-Angleterre de se jouer, a obtenu un réel succès sportif et populaire.

Nous nous souvenons de ces Jeux de 1964 ou le judo faisait son entrée dans la famille Olympique. Les Japonais sont des gens de tradition mais ce fût un deuil national lorsque Anton Geesink, le géant hollandais infligea à Akia Kaminaga, l’idole nationale, une défaite considérée comme humiliante pour toute une nation qui pleurait après la compétition.

Depuis …des annulations en cascade !

Tout cela est terminé et les plus beaux plans sont bouleversés.

Les courses cyclistes de début de l’année ont été reportées en fin de saison. Il faudra attendre six mois pour vibrer aux exploits des coureurs dans Milan San Remo, le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix, des monuments du cyclisme mondial. A ce jour aucune décision n’a été prise mais le Tour de France tremble.

Le football a suspendu ses compétitions, la Coupe d’Europe est remise en 2021. Les Jeux Olympiques en accord entre les organisateurs et le CIO sont reportés, mais que vont faire l’athlétisme et la natation qui ont prévu à cette période d’organiser leurs championnats du monde ?

En 2022 la même année que les Jeux d’hiver comme ce fût le cas jusqu’en 1992 aurait été une solution mais cela aurait puni les champions en fin de carrière qui méritaient d’être médaillés. Après accord entre le premier ministre Shinzo Abe et Thomas Bach, le président du Comité International Olympique (CIO) ces Jeux se dérouleront avant ou après l’été 2021 afin de préserver la santé des athlètes des organisateurs et des membres de la communauté internationale et en tenant compte de l’avis de l’organisation mondiale de la santé.

Le Coronavirus est passé par là et le casse-tête des athlètes, des dirigeants mais aussi celui des sponsors et des organisateurs est bien réel.

Le bel exemple d’une Chine combattante

Nous l’avouons humblement, nous avions entendu parler de ce virus dorénavant appelé Covid-19. Comme tout le monde nous regardions en janvier et février les chaines de télévision nous envoyant des images de Chine, de Wuhan précisément, une ville de dix millions d’habitants. Les commentaires étaient pessimistes.

Une petite bestiole microscopique commençait à faire d’affreux ravages laissant derrière elle des centaines et des centaines de morts. La visite du Président de la République Chinois, M. Xi Jinping marchant de façon solennelle avec un masque cachant une partie de son visage donnait un air grave à la situation. Un ordre de confinement complet accentuait encore plus cette situation de désolation. Pas de voitures dans les rues et les habitants de Wuhan étaient « condamnés » au confinement total jusqu’à l’amélioration de la situation. Les choses étaient devenues sérieuses puisqu’un hôpital provisoire allait être construit en dix jours afin d’accueillir les malades.

Comme toujours beaucoup étaient sceptiques sur cette conduite à tenir mais c’était sans compter sur la volonté farouche de ces Chinois qui ont vécu plusieurs semaines de façon « primitive » mais solidaire.

La courbe des malades et des décès s’est inversée.

Wuhan et sa région n’ont peut-être pas encore gagné la bataille contre ce virus criminel mais il semblerait qu’ils soient sur la bonne voie. Une chose est certaine, l’attitude héroïque des Chinois de Wuhan doit servir d’exemple auprès des deux milliards six cents millions de personnes confinés dans cent soixante-quinze pays des cinq continents.

La Corée du Sud, l’Iran, le Japon, l’Italie avec 700 morts en une journée et l’Espagne (500 morts en 24 heures) sont encore touchés. Ces pays inquiètent beaucoup et les statistiques s’affolent. Les précautions n’ont peut-être pas été prises à temps et le nombre de décès vient de dépasser celui de la Chine.

Des médecins cubains, considérés comme des spécialistes de haut niveau vont bientôt être à pied d’œuvre. Les États-Unis et la Grande Bretagne qui avaient minimisé les effets de cette épidémie viennent de changer leur fusil d’épaule en imposant des confinements dans des lieux les plus touchés par le virus.

En France la pénurie de matériels est réelle et inquiétante

En France les interventions du Président de la République, M. Emmanuel Macron, et du Premier Ministre, M. Edouard Philippe, ont été prises trois jours avant les élections communales. De ce fait l’abstention a frisé dans de nombreuses villes les 60% d’électeurs.

Les crèches, les écoles primaires, les collèges, les lycées et les universités sont fermés ainsi d’ailleurs que les bars, restaurants et discothèques.

Bien sûr tous les rassemblements de personnes sont interdits. Cela provoque l’arrêt des compétitions sportives mais également des spectacles et des cinémas. Les épreuves de « masse » comme le marathon, les courses cyclistes ou automobiles sont interdits. Il n’est plus possible de rendre visite aux personnes âgées vivant dans les centres pour trois et quatrièmes âges. Cette semaine le confinement s’est encore accentué. Tous les supermarchés, et les magasins autres qu’alimentaires sont fermés. Pour sortir de chez soi, il faut avoir une autorisation, soit pour aller à son travail, se faire soigner sur rendez-vous ou faire ses courses alimentaires dans un magasin proche de son domicile puisque seule une heure de sortie est autorisée.

Bien sûr tout le service médical et les soignants ne comptent plus leurs heures de présence auprès des malades. Les médecins et infirmières retraités ont repris du service, les étudiants sont réquisitionnés pour assister les urgentistes et le personnel hospitalier.

Les chiffres sont alarmants, les décès sont de plus en plus nombreux du côté des personnes âgées, il faut déplorer plusieurs dizaines de morts chaque jour. Même les obsèques sont bouleversées puisque seules quelques personnes peuvent rendre hommage à leur défunt.

Pour les soignants mais « également pour toutes les personnes qui ont besoin de protection lors de leurs contacts avec le public, le matériel de protection fait encore défaut. Les masques, les gants, les produits d’hygiènes manquent cruellement. Des commandes, notamment auprès de la Chine ont été faites mais c’est de l’urgence. D’un côté il faut du temps pour fabriquer et de l’autre chacun est pressé d’apporter des soins le plus rapidement possible aux malades. Le mot d’ordre des autorités est : « Restez chez vous ».

La raison et le bon sens l’emportent aux Seychelles

Si l’épicentre de la pandémie s’est maintenant déplacé de la Chine vers l’Europe il semblerait que le virus est franchi les Océans pour « titiller » les nations africaines. Le Continent compte actuellement une centaine de décès. Le Sénégal a imposé le couvre-feu entre 21h et 6h le matin. La Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, le Congo, l’Afrique du Sud, le Kenya et la Tanzanie sont de plus en plus touchés.

Pour l’Océan Indien, La Réunion et Mayotte, deux départements français sont assujettis aux mêmes lois qu’en France Métropolitaine. Maurice a connu sur le territoire son premier mort. A Madagascar le Président de la République, M. Andry Rajoelina, a un plan très ambitieux mais comment respecter ses directives dans les marchés et gares routières où les passagers sont les uns sur les autres. En fermant les frontières la progression du virus pourrait être ralentie. Aux Comores, le Ministre de la santé, Mme Loub Yakout Zaidou, a demandé à son gouvernement de ne pas appliquer les sanctions contre ceux qui n’ont pas réglé leur facture d’eau. Cette dernière étant indispensable au maintien d’une parfaite hygiène, ne serait-ce que pour se laver les mains.

Aux Seychelles, le coronavirus ne peut arriver qu’avec les touristes et les travailleurs étrangers venant dans l’archipel par avion ou en croisière. Donc maintenant, suite à une décision du département de la santé cela ne sera plus possible. C’est une lourde perte pour les recettes nationales, mais c’est à ce prix que le virus sera vaincu.

Nous avons reçu début mars un médecin et sa femme infirmière revenant des Seychelles, où ils avaient fêté leur anniversaire de mariage. En tant que professionnel ce sympathique spécialiste médical nous a relaté son voyage et parlé d’éventuels problèmes de terrorisme et de santé. « L’archipel est composé d’îles mais nous avons remarqué que les côtes étaient bien gardées et que toutes les communes (les districts) sont bien équipées sur le plan médical ».

C’est rassurant pour le visiteur de savoir que sa sécurité et sa santé sont bien protégés.

Les rassemblements sont interdits notamment dans les lieux de cultes afin de freiner la progression du virus.

Les agences de voyage jouent aussi la transparence en informant de façon parfaite les éventuels touristes « attendez un peu si aujourd’hui je vous vends un billet d’avion avec séjour vous ne pourrez pas rentrer dans le pays et tout sera à votre charge » ! nous a répondu un professionnel du tourisme.

Il faut donc être patient et surtout respecter les consignes notamment d’hygiène et de confinement c’est le bon sens et la patience qui vont vaincre la pandémie.

Francis Herbet