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Fisheries and Agriculture

Renforcement des capacités pour les fédérations des pêcheurs de l’OI |12 September 2019

Renforcement des capacités pour les fédérations des pêcheurs de l’OI

M. André (à gauche sur la photo de la droite) a dit que la politique des pêches contribue à une baisse dans le nombre de pécheurs aux Seychelles

Afin que les membres et les cadres des organisations professionnelles de la Fédération des Pêcheurs Artisans de l’Océan Indien (FPAOI) ainsi que ceux de la Fishermen’s Boat Owners Association (FBOA) et de la Seychelles Fishing Authority (SFA) puissent participer activement au processus décisionnel concernant la gestion des ressources au niveau de l’Océan Indien, le Centre technique de coopération agricole et rural ACP-UE (CTA) apporte un appui constant à ces organisations depuis 2017 notamment dans le cadre d’un programme de renforcement des capacités et des compétences de leurs représentants. La dernière session de formation a été organisée dans ce sens, hier à Coco d’Or hôtel, pour les représentants des fédérations des Pêcheurs Artisans venant des Comores, Maurice, Madagascar, La Réunion et les Seychelles.

Dans son discours d’ouverture, le président du conseil de l’Autorité de Pêche des Seychelles (SFA), le Dr. Nirmal Jivan Shah a noté que « les pêcheurs locaux sont parmi les peuples les plus mal compris de la planète, car même le gouvernement ne sait pas ce qu'ils font vraiment. La semaine dernière, j'ai rencontré un chauffeur de taxi qui s'est dit heureux que le gouvernement ait instauré des taxes pour les pêcheurs. Mais je lui ai dit : ces gens sortent tous les jours et risquent leur vie pour te nourrir; ces personnes font face à un climat et à un environnement naturel imprévisible en raison du changement climatique; ils doivent aller encore plus loin dans les profondeurs de la mer car le stock qu'ils avaient auparavant a considérablement diminué et ensuite, ils sont confrontés à des personnes comme vous et au gouvernement qui ne comprennent pas quels sont leurs problèmes! Aux Seychelles, nous n’avons pas de définition adéquate de la pêche artisanale et c’est un problème lorsque nous ne savons pas vraiment ce que sont les pêches artisanales! La FAO a la définition des petits pêcheurs », a dit le Dr Shah.

Dr Shah a continué en proposant que « la première chose à faire est de faire comprendre aux gens ce que font les pêcheurs locaux et quels sont leurs problèmes ? Qui ils sont et à quelle échelle travaillent-ils ? Ils ne peuvent être comparés à d'autres entreprises. C’est la première étape et nous pensons que ce rassemblement, cette plate-forme est très bien accueillis car il apporte une démonstration de force et rassemblent les personnes qui font la même chose mais parfois de manière différente et de manière différente pour parler des problèmes communs. Avec cela, il peut y avoir un transfert d'expertise entre les pêcheurs ».

« Cette initiative a commencé en 2017. Pendant deux ans nous avons eu trois ateliers aux Seychelles et cette semaine c’est le dernier module de cette initiative. Mais avec l’appui de la Banque Mondiale notre organisation continuera à avoir des activités. En ce moment, aux Seychelles le terme artisanal n’est pas bien défini et il peut avoir entre 1 000 à 1 100 pêcheurs dépendant des saisons. Malheureusement c’est une profession qui vieillisse ; pas seulement aux Seychelles mais à travers l’océan Indien. Le changement climatique contribue aussi à cette baisse. Mais le plus gros problème c’est la politique des pêches. Souvent de fois les gens qui prennent des décisions, ne connaissent pas le contexte de la pêche. Comme là on est soumis à payer la taxe, mais si on fait une simple analyse, on va voir que les pêcheurs travaillent sans cesse pendant les jours qu’ils sont en mer. On a vu quand on a laissé notre sort aux autres, cela n’a pas marché mais maintenant on veut une amélioration de notre métier », a souligné Keith André le porte-parole du Fishermen’s Boat Owners Association (FBOA).

C’est dans ce contexte qu’Oceanic Développement (OD) a été mandaté par la FPAOI et la SFA pour accompagner la FPAOI dans l’élaboration d’une stratégie visant au développement organisationnel des acteurs de la cogestion ainsi qu’au renforcement des capacités de ses membres.

La démarche méthodologique retenue par OD est structurée en trois phases :

1. Réalisation d’un diagnostic concernant les capacités existantes et l’identification et la priorisation des besoins en termes de renforcement des capacités.

Cette première phase s’est déroulée de mai à fin juin 2017. Une mission aux Seychelles a permis à l’équipe d’OD de rencontrer les différents acteurs nationaux et régionaux et des différentes OP membre de la FPAOI. Lors des réunions, des échanges avec les différentes parties prenantes ont permis d’identifier les compétences mais aussi les lacunes et les besoins de renforcement des capacités, dans les domaines de la cogestion, du leadership, de la communication et du plaidoyer.

2. Élaboration d’un référentiel de formation opérationnel répondant aux besoins identifiés à la suite de la mission terrain.

L’objectif principal des formations est le renforcement des capacités des acteurs publics et privés afin de mettre en place ou de renforcer des espaces de concertation et de cogestion des pêches. Les trois principaux axes de ces formations sont : la gestion du leadership, les compétences en matière de plaidoyer et la communication. Ce plan a fait l’objet d’une validation par les parties prenantes en septembre 2017.

3. Réalisation de trois jours de formation.

Le premier module consacré à la gouvernance des pêches et à la cogestion a été réalisé en septembre 2017. Trois autres sessions sont prévues sur les thématiques suivantes :

i) Leadership au sein d’une organisation et d’une fédération ;

ii) Communication, plaidoyer et cogestion ;

iii) Gestion administrative, financière et humaine d’un projet.

 

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