L’Evêque de Port Victoria, Monseigneur Alain Harel explique les décisions : |29 December 2022
Monseigneur Harel (Photo : Emma Ah-kong)
Chaque prêtre assumera leur nouvelle responsabilité à partir de février
Suite à l’annonce des différentes nominations dans les diocèses, l’Evêque de Port Victoria, Monseigneur Alain Harel a rencontré la presse hier, à la Bishop House à Victoria, pour expliquer ce processus.
« J’ai pris deux ans en tant que nouvel évêque pour regarder les nouveaux besoins de l’église et faire ces changements. Je pense que cet exercice est bon pour le renouvellement des paroisses, pour le renouvellement des mouvements et des services. Il y a un changement concernant les prêtres, mais il y a aussi un changement concernant les conseils paroissiaux et le conseil économique de l’église. Il y a tout un changement pour renouveler l’église. Le but pourquoi Jésus a choisi l’église c’est d’être témoin de Jésus – une bonne nouvelle, toujours nouvelle. Le monde change et nous devons sans cesse être créatifs et audacieux pour présenter cette bonne nouvelle. Donc, il y a un renouvellement du personnel, un renouvellement des paroisses et des structures pour que nous puissions répondre à l’appel que Dieu nous a donné – d’être témoin de Jésus », a dit Monseigneur Harel.
Monseigneur Harel continue son partage en disant qu’il a pris deux ans pour comprendre la réalité des Seychelles et comme toute réalité, ici aussi elle est complexe.
« Le Pape nous a invité de vivre le synode – le renouvèlement de l’église pour que nous témoignons davantage le Christ. De par notre manière de vivre, de la réalité humaine et la réalité des jeunes et des pauvres. C’est le moment de mettre en place des nouvelles structures pour nous permettre d’être plus prêt avec la réalité, et prêt de l’Evangile. Bien sûr c’est chagrinant pour la communauté et le prêtre quand il y a un départ. Mais en même temps ce sera un nouveau départ qui permettra la créativité et le changement. C’est dans ce sens qu’on a fait le changement », a expliqué Monseigneur Harel.
Y-a-t-il un nombre d’années que les prêtres doivent servir une paroisse ?
Monseigneur Harel nous dit qu’il y a deux références dans l’église – le droit canon qui gère les procédures internes de l’église et il y a aussi les coutumes de l’église.
« Dans le droit canon, il n’y a aucune mention sur le nombre d’années qu’un prêtre doit rester dans une paroisse. Cette fois-ci j’ai nommé les prêtres pour un terme de service de cinq ans et renouvelable cinq ans. Mais nous sommes aussi souples», a-t-il précisé.
Monseigneur Harel a aussi parlé de la nouvelle paroisse numérique de Saint Gabriel qui sera sous la responsabilité du père Eric Léon.
« Le message passe à travers les médias traditionnels mais aussi à travers le réseau social. Alors il y aura deux équipes qui travailleront avec lui ».
Avec chaque nomination de prêtre, il y aura une équipe qui travaillera en étroite collaboration avec lui.
Le rôle de l’exorciste du diocèse
Le père David Alcindor, curé de la Cathédrale, est nommé exorciste du diocèse. Il animera aussi une équipe de discernement pour mieux accompagner les personnes qui vivent dans la peur des forces du mal.
Est-ce une nouvelle position ? « Un exorciste dans l’Eglise Catholique est un ministre ordonné qui accompagne les personnes qui sont perturbées par la question du mal dans différentes formes. Après discernement, on peut avoir une prière mais un exorciste se fait toujours avec la permission de l’évêque. C’est l’évêque qui désigne un exorciste, car il y a beaucoup de charlatans. Par rapport à cette situation que j’ai observée aux Seychelles, j’ai trouvé que c’était important de prendre au sérieux cette situation et il faut avoir un ministre désigné et éventuellement de faire des prières », a dit Monseigneur Harel.
Pourquoi le père Alcindor ? Monseigneur Harel a répondu : « Principalement, père Alcindor est Seychellois et il connaît très bien la culture seychelloise. Il aura aussi une équipe qui l’aidera qui sera composée d’un médecin, d’un psychologue, des religieuses et des laïques. Leur rôle sera de donner des critères pour qu’on puisse vivre sa foi sans peur. Père Alcindor est compétent de tenir ce rôle ».
Monseigneur Harel précise que dans le droit canon pour qu’un prêtre puisse être un exorciste il faut le consentement de l’évêque et cela n’a pas changé.
« C’est une position qui n’existait pas aux Seychelles. Mais il y a des prêtres qui accompagnent les gens spirituellement, mais pas être exorciste », a précisé Monseigneur Harel.
Est-ce que tous les prêtres étaient d’accord avec les nominations ? Monseigneur Harel nous rassure qu’il a parlé avec tous les prêtres et ils ont tous accepté leur nouvelle responsabilité.
« Je comprends le chagrin de certains, mais je suis certain que ce sera une nouvelle relation qui va se développer entre l’église et la communauté », a-t-il renchéri.
Parlant des finances de l’église, Monseigneur Harel a partagé que « l’église fait face à des problèmes de cash flow. Nous avons fait un audit par une firme privée et l’année prochaine elle sera publiée. Le père Lonnie Adrienne qui est nommé Vicaire épiscopal sera au service des finances et des biens fonciers et immobiliers du diocèse. Il est aussi nommé curé de la paroisse de Saint Antoine. Le but sera de faire vivre la mission ».
Vu la retraite imminente des prêtres Edwin Mathiot et Roger de Comarmond, nous n’avons que quatre prêtres seychellois. Est-ce qu’il y a d’autres Seychellois qui ont montré l’intérêt pour les études théologiques ?
«Les deux prêtres ont servi le pays avec beaucoup de dévotion et je les remercie pour cela. En ce moment même, il y a cinq Seychellois qui sont en France et dans les années qui viennent nous espérons qu’ils retourneront au service de leur pays ».
L’évêque du diocèse de Port-Victoria a ajouté que l’église doit s’accentuer sur comment travailler ensemble avec les religieuses et les laïques pour qu’ensemble nous faisons de ce monde un monde meilleur.
Est-ce qu’une nouvelle maison va être construite pour le père Roger de Comarmond à Anse Royale ? Mgr Harel nous confirme que « pour le moment le père Roger de Comarmond habitera dans la cure d’Anse Royale et effectivement pour sa retraite paisible, nous souhaitons construire une chambre à Anse Royale pour lui ».
Texte : Vidya Gappy