ALLIANCE FRANÇAISE DES SEYCHELLES/SPECTACLE-Histoire de Melody Nelson |26 November 2005
C’est en se demandant « qui pouvait aujourd’hui le mieux incarner les inconscients de la nature humaine » que le chorégraphe a eu l’idée de s’inspirer des 28 minutes de l’album concept signé Serge Gainsbourg, Histoire de Melody Nelson.
En s’appuyant sur ces orchestrations, coréalisées en 1971 avec Jean-Claude Vannier, Pascal Montrouge traque la dimension mythique de Melody. Cette femme-enfant qui, avant de mourir dans un accident d’avion, découvre le plaisir de la chair avec le conducteur de la Rolls « Silver Ghost » l’ayant renversée.
Le résultat ? Une danse où les corps s’enroulent à l’infini pour échapper à la fugacité de leurs points de rencontre. Déjouent les pièges de la fusion en multipliant les chocs.
Suspendent le temps du monde à leurs incontrôlables envies de jouissance. Exultant, sans détour, le désir dans une danse fluide et circulaire que l’on croit inlassablement répétée. « Cette pièce est une étreinte. Une étreinte parce que, sans le corps, le mot est incomplet », glisse Pascal Montrouge.
Un spectacle original, émouvant et dérangeant que le public seychellois – venu nombreux – a su apprécier. Parmi le parterre des quelques 500 spectateurs, les jeunes danseurs seychellois qui avaient participé aux ateliers de danse animés par Pascal Montrouge et ses danseuses les jours précédents à l’Ecole de Danse de Mont Fleuri se sont tout particulièrement laissés envoûter par la chorégraphie à fleur de peau du ballet, sur les chansons profondes et torturées de Serge Gainsbourg et Jane Birkin.
Saluons également les décors minimalistes de Jean-François Dingjian dont les effets de matières très « animales » participaient pour beaucoup à la vibration artistique du ballet, sous des lumières tantôt saturées tantôt intimistes…