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INTERVIEW AVEC LE PHOTOGRAPHE FABRICE H.-"Vu de la France, les Seychelles ont une réputation de grand protecteur de la nature" |17 June 2006

INTERVIEW AVEC LE PHOTOGRAPHE FABRICE H.-"Vu de la France, les Seychelles ont une réputation de grand protecteur de la nature"

Le photographe Fabrice H. tenant son ouvarge sur les Seychelles

Une collection qui met en avant le patrimoine naturel de chaque destination : paysages, faune et flore.

Le livre intitulé "Portfolio SEYCHELLES", comporte 75 images pleine page en haute définition.

Fabrice H. commence comme tous les photographes en photographiant ce qui était sous ses yeux. Il avait 10 ou 11 ans et il utilisait l'appareil de son père. Avant d'être le photographe accompli et recherché qu' il est aujourd'hui, il travailla d'abord sur les photos des autres.

Aujourd'hui, ses photos attestent d'une sensibilité bien particulière. Son empreinte délicate semble provenir d'une attention à ne pas troubler le réel tout en variant par les points de vue les manières enrichies des ombres et des lumières, le plaisir à faire des images. Pour Fabrice H., la photographie est aussi la chronique des rencontres affectives avec la nature qui, au fil du temps deviennent des amitiés. Ses stars, ses mondains, se trouvent dans le monde animal et végétal. Et pour lui, photographier des espèces rares, la beauté de l'environnement, n'est rien d'autre qu'un appel à témoin.
Seychelles Nation l'a rencontré cette semaine pour commenter son nouvel ouvrage 'Portfolio SEYCHELLES'.


Quelle ambition devons-nous prêter à ce nouvel ouvrage de la collection "Reflets du Monde" ?


"Reflets du Monde" n'a pas la prétention de dire: "voilà les Seychelles, c'est comme ça". Un reflet n'est pas l'exacte vision du pays. C'est ma vision, celle que je peux voir du pays. Il y a des gens qui s'y reconnaîtront, il y en a d'autres qui ne s'y reconnaîtront pas, mais en général, c'est assez proche de ce que les gens du pays voient. Parce que c'est un regard tout à naïf. J'essaye de montrer des choses que vous connaissez déjà. Quand vous regardez le livre, vous constaterez que ce sont des choses que vous voyez tous les jours. Ce sont des choses communes pour vous, mais pour un Européen, un Asiatique ou un touriste, ce sont des choses exotiques. Vous êtes habitués à voir cela tous les jours, mais c'est différent pour un étranger. Si je prenais en France toutes les choses que je voie tous les jours, vous alliez les trouver géniales parce qu'elles sont exotiques pour vous. Donc j'essaye de donner une vision naïve des choses, c'est pourquoi j'ai séparé en trois parties en essayant de ne pas mettre trop de clichés - cartes postales

Comment  avez-vous structuré 'Portfolio SEYCHELLES' ?

On a essayé de mettre en avant à la fois les plantes exotiques et les plantes endémiques. Dans la partie plante, on trouve le bois rouge et toutes les autres plantes uniques. Au niveau des animaux aussi, il y a des choses qui sont uniques aux Seychelles. On s'est inspiré d'une revue qui a existé il y a vingt ans et qui s'appelait Animan. J'étais abonné à cette revue.  Au milieu, il y avait un portfolio, c'est-à-dire une partie sans texte. Un portfolio est une sorte de vitrine d'un photographe. Et c'est ce qu'on a voulu faire, laisser parler l'image par son aspect esthétique.

Les photographes courent en général derrière les stars, mais votre dada à vous c'est l'environnement. N'est-ce pas un choix difficile à vivre ?

Mes stars à mois ce sont les images de la nature. Ce sont des vraies stars aussi. Elles sont en voie de disparition, donc elles sont aussi rares que les gens du people en fait. Vous avez dans le livre aussi certaines espèces qui sont si uniques, si rares, qu'elles sont assimilables à des stars. Seulement les gens n'en prennent pas conscience toujours. Si vous regardez, par exemple, la petite grenouille du monde que vous avez ici, c'est exceptionnel. Si cette espèce disparaît, on en trouvera plus dans le monde. Mais les Sylvester Stalone, on peut en trouver des dizaines. C'est donc payant au sens où il y a une vraie reconnaissance du public aujourd'hui. C'est le 5ème livre que nous avons produit. Il y a eu La Réunion d'abord, ensuite Malte, l'île Maurice, le Sri Lanka et maintenant les Seychelles.
J'en ai encore deux de prêts, Tahiti et la Guyane Française.
C'est une collection qui commence à bien marcher en France et dans les autres pays.
Je dois ajouter qu'on ne fait pas que la photographie. On fait également des films. Notre premier film porte sur l'Ile Maurice qui montre en fait comment les Mauriciens protègent l'environnement.

Au regard de tous ces ouvrages que vous avez produits vous devez connaître l'environnement de plusieurs pays. Pourriez faire un parallèle avec celui des Seychelles ?

Il y a quelque chose de commun à tous les pays, c'est que partout il y a des espèces animales et végétales qui sont menacées. Elles le sont aussi bien aux Seychelles qu'en Guyane. Dans ce dernier pays on a un problème avec la tortue hutte. La dernière fois que je venu ici, j'ai rencontré un guide qui m'a montré un coin perdu dans le haut de Mahé où il a replanté toutes les espèces endémiques. Il a fait une sorte de musée botanique de toutes les espèces endémiques rares qu'il y a dans le pays. Dans tous les pays où je suis allé, j'ai trouvé un passionné qui a fait la même chose. La différence avec les Seychelles, c'est qu'il y a beaucoup d'espèces à protéger, ce qui demande beaucoup plus d'efforts.
Mais je dois dire que vu de la France, les Seychelles ont une réputation de grand protecteur de la nature. Ce qui n'est pas le cas forcément de tous les pays.

Comment êtes-vous venu à la photographie ?

J'ai commencé à faire la photo à l'âge de 10 ou 11 ans  avec un appareil photo de mon père. Pendant très longtemps, j'ai travaillé avec les photos des autres. J'ai travaillé dans le monde du multimédia. J'ai créé des collections de CD Rom sur les oiseaux, les mammifères en Europe, etc....  J'ai travaillé avec les photos des autres parce que je considérais que mes photos n'étaient pas encore prêtes pour ça . Mais à force de côtoyer les autres photographes, j'ai eu envie de passer aussi de l'autre côté pour y apporter ma propre pierre au métier. Je dois dire qu'on est pas très nombreux à faire ce métier parce qu'il est très difficile économiquement. Il faut faire beaucoup de choses qu'on a pas envie de faire pour pouvoir continuer de faire les choses qu'on a envie de faire.

Interview réalisée par Sabrina Ah-Kong

 

 

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