SOMMET FRANCE-AFRIQUE A CANNES-Président Michel plaide pour un partenariat équitable |16 February 2007
"Il est surtout impératif de définir ensemble un vrai partenariat qui prend en compte les besoins et les intérêts de toutes les parties concernées", a déclaré le Président seychellois qui intervenait dans l'atelier consacré aux matières premières au Sommet France Afrique, à Cannes, où une quarantaine de Chefs d'Etat et de Gouvernement participent aux travaux.
C'est le 24ème sommet du genre à regrouper les dirigeants africains et le locataire de l'Elysée pour discuter, entre autres, des moyens d'une meilleure intégration de l'Afrique à l'économie mondiale.
Le sommet a été ouvert jeudi par le président français, M. Jacques Chirac, qui a défendu son bilan en Afrique durant les 12 années passées au pouvoir.
Prenant l'exemple de la pêche, notamment du thon, qu'il connaît très bien, M. Michel a expliqué à ses pairs comment, faute des compétences techniques et des financements nécessaires, les Seychelles ont été conduits à accorder des licences de pêche.
"D'autres y ont trouvé leur intérêt. Un tel système ne peut durer indéfiniment", a déclaré le Chef de I'Etat seychellois pour qui cette formule va à l'encontre "de notre politique de développement et de la stratégie régionale à laquelle nous adhérons".
Il a souhaité voir un partenariat juste "qui va au delà du simple octroi de licences".
Pour le Président seychellois, les problèmes du thon sont transposables aux autres matières premières comme le gaz, les minerais, la banane ou le pétrole.
"Aujourd'hui l'érosion des préférences commerciales hypothèquent notre avenir. Nous nous battons aussi pour que les règles du système commercial multilatéral tiennent compte avec équité de la situation de la fragilité propre à nos pays et de la nécessité d'un traitement spécial et différencié", a déclaré le Président Michel qui a, de ce fait, demandé à la France "d'animer un front uni de résistance" aux pays développés qui sont indifférents aux effets néfastes que cela peut avoir sur les économies africaines.
Au cours de son intervention Président Michel a aussi souligné avec vigueur l'importance d'une action coordonnée tant au niveau de l'Organisation mondiale du Commerce qu'au sein de la Commission de l'Océan Indien, notamment en matière de sécurité en mer, de protection de l'environnement, de préservation de la biodiversité, de l'utilisation optimale des stocks de grands poissons migrateurs, ce au moment où les Seychelles s'apprêtent à assurer la présidence de la COI.
Il a salué les initiatives prises par la France afin que les activités de la flotte des pays membres de la Commission européenne soient compatibles avec les objectifs de la COI.
Il a toutefois noté la faible part des investissements français aux Seychelles et a par conséquent invité Paris à les relancer dans le cadre de partenariats et d'entreprises mixtes dans les domaines tels que les infrastructures portuaires, les équipements de transbordement, les produits de haut gamme issus de la pêche etc, le gouvernement seychellois étant prêt à mettre en oeuvre toutes les dispositions facilitant et sécurisant ces investissements.