La disqualification de Myriam Kloster … un feuilleton |06 August 2015
L’équipe féminine de volley-ball des Seychelles doit croiser le fer avec celle des Maldives en demi-finales ce jeudi pour espérer se qualifier pour la finale de la 9ème édition des Jeux des îles de l’Océan Indien vendredi.
Les Seychelloises ont remporté leur deuxième match de groupe par forfait contre les Réunionnaises.
A noter que la ligue réunionnaise de volley-ball s’est retirée de l’organisation de la compétition féminine suite à l'éviction des Jeux des îles de l’Océan Indien de sa joueuse Myriam Kloster.
Ce sont les délégations étrangères qui ont repris en main l’organisation du tournoi à la place de la ligue réunionnaise de volley-ball.
La Réunion est disqualifiée du tournoi et rétrogradée de 2 points, elle n’accède plus à la demi-finale. Dans l’autre demi-finale féminine, Maurice rencontrera Madagascar.
A noter que ce sont les sélections mauriciennes et seychelloises qui ont fait une réclamation à l’encontre de la joueuse réunionnaise, Myriam Kloster. Qualifiée par le Comité d’Organisation des Jeux des îles (COJI), elle a finalement été disqualifiée mardi matin par le Conseil International des Jeux (CIJ).
Pour la présidente de la ligue réunionnaise de volley-ball, Florence Avaby, l’application des règlements fédéraux a été bafouée.
Selon elle, Myriam Kloster, la capitaine de l’équipe, répondait à l’une des 3 conditions nécessaires, comme le prévoit le règlement et l’a validé le COJI, à savoir avoir été licenciée au moins 5 ans dans l’île. « C’est une insulte vis-à-vis de La Réunion, c’est une insulte vis-à-vis de la France », a-t-elle dit.
Pour rappel, Myriam Kloser est une joueuse professionnelle de l’équipe de Cannes en France, sélectionnée au sein de l’équipe de France.
Selon les médias réunionnais, formée à La Réunion, dès son plus jeune âge, Myriam Kloser avait rapidement intégré un centre de haut niveau en métropole, tout en gardant sa double licence.
Pourtant et malgré les documents transmis par la Fédération Française de Volleyball, le comité des jeux a estimé qu’elle devait être disqualifiée.
Mais hier après-midi, le COJI s'est exprimé et a annoncé qu'il va étudier une nouvelle pièce apportée au dossier de Myriam Kloster.
A noter que selon la Charte des Jeux, les athlètes réunionnais doivent en effet soit être natif de l’île ou pour les non natifs, doivent être licenciés auprès du mouvement sportif de l’île durant trois années civiles continues incluant celle des Jeux ou avoir été licenciés cinq ans dans l’île.
D’après le Journal de l’Ile de La Réunion (JIR), l’éviction de Myriam Kloster est tout sauf anodine, tout sauf réglementaire. « Elle fut préméditée et mise en scène par des acteurs au jeu factice. Le scénario était mal ficelé et la fin prévisible », a écrit le JIR.
Des documents fournis par la Fédération Française de Volley-ball et validés avant le début des Jeux des Îles de l’Océan Indien par le Cros (Comité Régional Olympique et Sportif) attestent du contraire, a ajouté le JIR.
« Myriam Kloster a trois ans de licence à la Réunion avec l’ASPTT, explique David Françoise, l’entraîneur de la sélection féminine, remonté comme une pendule. Elle est ensuite partie au pôle espoir de Saint-Raphaël où elle a fait trois ans avec une double licence. » Dans le règlement de la FFVB, la double licence stipule que les joueurs domiens sont non seulement licenciés dans le pôle qu’il rejoigne, en l’occurrence Saint-Raphaël, mais aussi auprès de leur club formateur.
La Réunionnaise compte donc six années de licence à La Réunion, soit une de plus que l’exige le règlement. Malgré toutes les justifications fournies par la LRVB et Philippe Beuchet, le DTI dépêché par la FFVB, le CIJ a fait la sourde oreille. Pour prendre sa décision, la très sérieuse instance internationale a reçu des preuves irréfutables de la non-conformité de Myriam Kloster à savoir : sa page Wikipédia (que tout le monde peut modifier, Ndlr) ainsi qu’un témoignage anonyme d’une personne résidant à la Réunion. Pour prouver sa « bonne foi », le CIJ aurait aussi fourni un document émanant de la Fédération Française de volley-ball. Selon plusieurs sources, celui-ci n’était ni signé, ni tamponné.
Cette décision unilatérale est intervenue en plein milieu des Jeux. Or, depuis le 1er août, il n’est plus possible de faire appel, la sentence est donc irrévocable.
Mais le journal Seychelles Nation a appris hier soir que le COJI a donné à la LRVB la possibilité de faire appel.
Toujours selon le JIR, ce n’est pas la première fois que Myriam Kloster dispute les Jeux des Îles de l’Océan Indien. Elle avait déjà représenté La Réunion à Maurice en 2003. Pourtant, à cette époque, le Cij ne s’était pas penché sur son cas, pas plus que Maurice et les Seychelles auteurs de la réclamation devant le conseil.
Âgée de 26 ans, Myriam Kloster devait avoir 14 ans en 2003 …
G. G.