Economie bleue : Les premiers revenus de la société Ile du Port Handline Services |12 December 2016
Les travaux du quai de 425 mètres, menés par le partenariat public-privé de la société IPHS, avancent, mais le dragage des fonds de la partie sud est plus fastidieux que prévu.
Ce mercredi, à notre arrivée sur le quai en construction, un bateau de la société française SAPMER procédait à son déchargement, son reconditionnement et accueillait une partie de l’équipage de relève. Ce qui indique, que depuis la première posée en mai 2014, par le ministre des Finances, du Commerce et de l’Investissement, Pierre Laporte et Jacques de Chateauvieux, président de Jaccar Holdings, l’activité économique a enfin démarré. Cela permet à la société IPHS (Ile du Port Handline Services) d’engranger ses premières recettes. Malgré cela, des investissements lourds sont encore en cours, IPHS espère la fin des travaux pour juin 2017, selon les propos d’Arthur de Bretagne, directeur général d’IPHS.
Le ministre du Tourisme, de l’Aviation Civile, des Autorités Portuaires et de la Marine, Alain Saint-Ange, accompagné du ministre de la Pêche et de l’Agriculture Michael Benstrong et de leurs équipes respectives ont visité la partie opérationnelle du quai et les infrastructures en cours de construction. Celle-ci a été conduite par M. De Bretagne avec une partie du conseil d’administration d’IPHS.
Pour rappel, ce partenariat public-privé, au travers d’IPHS, implique le gouvernement seychellois, de par la Société Seychelloise d'Investissement (SSI) à hauteur de 40%, de Jaccar Holdings pour 40% des parts et enfin, des actionnaires privés seychellois qui possèdent 20% des parts restantes. Le montant financier de ce projet est basé sur le principe de BOT (Build-Operate-Transfer). Jaccar Holdings est en charge de la construction du quai, puis avec les actionnaires privés, ils l’exploiteront et enfin, la propriété définitive du quai reviendra au gouvernement des Seychelles. Pour le moment, ce partenariat est prévu sur une durée de 15 ans.
Celle-ci pourrait être raccourcie, selon le président du conseil d’administration d’IPHS, le capitaine Morgan. « Si le retour sur investissement se fait plus tôt, par exemple, la propriété du quai pourrait revenir au gouvernement seychellois de façon anticipée et son exploitation pourrait être revue », selon une de ces hypothèses. Pour le moment, les travaux de la partie sud du quai est au ralenti, la profondeur actuelle est entre 7 et 8 mètres. D’énormes massifs coralliens gênent le dragage des fonds, pour que cette partie réponde aux normes internationales de fonds minimum nécessaires, c'est-à-dire entre 10 et 14 mètres.
De même, le ministre Alain Saint-Ange prenait connaissance de détails techniques sur ce projet, autant que le ministre Benstrong, tous deux, héritiers de nouveaux portfolios. Il est question d’ajustements et de précisions à discuter au conseil des ministres à ce sujet, selon les propos du ministre Alain Saint-Ange. Puis, la visite a continué au niveau de l’espace de stockage frigorifique, qui représentera un périmètre de 25 000 m2. Pour l’instant, seuls les 400 pieux, entre 35 et 45 mètres de profondeur, sont visibles en surface du terrain.
Cette nouvelle exploitation vient diminuer l’encombrement du port principal de Victoria. Il permettra à, au moins 5 navires d’accoster, dans des conditions optimales. Ces derniers pourront se mettre à quai, décharger, se réapprovisionner en vivres, matériel et carburant, sans devoir bouger. Ce qui évite un certain nombre de manœuvres qui coûtent chers aux navires. A l’heure actuelle, la partie nord, de 165 mètres, de ce quai a accueilli des navires espagnols, français et autres, avec 35 000 tonnes de poissons déchargés. « Nous avons la capacité d’accueillir des navires emportant des matériaux lourds aussi, nos sols ont une résistance de 5 tonnes au m2, alors que le quai commercial de Victoria peut réceptionner 2,5 à 3 tonnes au m2 », a indiqué Arthur De Bretagne.
Cette zone de l’Ile du Port, face aux garde-côtes, se dessine, de plus en plus, comme une zone industrielle en devenir, autour de la pêche, « or bleu » des Seychelles. Il n’est point question de concurrencer le premier port de déchargement de thons de l’océan Indien, que représente le port principal de Victoria.