Comment faire face au choc de l’incendie ? |11 August 2018
Le gros incendie à SPTC le 8 août a choqué beaucoup de personne. Heureusement, il n’y a eu aucun mort, peu de blessé, mais cet événement a quand même probablement blessé psychologiquement. Il faut en tenir compte et aider ceux qui souffrent.
En psychologie clinique nous parlons alors de choc post-traumatique. Celui-ci survient après un événement « traumatique », c’est-à-dire, après qu’une personne se soit trouvée confrontée à la mort, à la peur de mourir ou à de graves blessures ; ou lorsque sa vie ou celle d’une autre personne a été menacée. Cet événement peut aussi provoquer une peur intense, un sentiment d’impuissance ou d'horreur. Par exemple, un accident de voiture, une agression physique ou sexuelle, un accident de travail peuvent être un événement traumatique.
Suite à un événement traumatique comme l’incendie de SPTC, un trouble de stress post-traumatique (TSPT) peut apparaître. Les signes cliniques distinctifs pour poser ce diagnostic sont les suivants :
1) L’événement traumatique est revécu en pensée ou en cauchemar (symptômes de reviviscence).
2) Evitement, volontairement ou involontairement, de tout ce qui pourrait rappeler le trauma (symptômes d’évitement et d’engourdissement émotionnel).
3) Être fréquemment vigilant (symptômes d’hypervigilance) malgré l’absence de danger imminent.
Environ 1 personne sur 10 peut développer un trouble de stress post-traumatique après l’événement traumatique. Les femmes ont un risque deux fois plus élevé que les hommes.
L’intensité et la durée des symptômes du stress post-traumatique va de quelques semaines à plusieurs années. Environ la moitié des personnes se rétablissent toute seule entre un et deux ans.
Chez d’autres personnes, le trouble peut durer plusieurs années. Si elles souffrent psychologiquement pour plus de 6 mois, il est conseillé de consulter un professionnel de la santé mentale.
Beaucoup de personnes s’en sortent sans aide professionnelle, mais consulter peut accélérer le rétablissement.
Chaque expérience de vie de ce type transforme profondément les personnes. Revenir ‘comme avant’, effacer le traumatisme, est difficilement réalisable. Cependant, on peut retrouver un nouvel équilibre, voire une certaine sagesse.
De 30 à 80 % des personnes présentant des symptômes de stress post-traumatique présentent ou présenteront un épisode dépressif qui se ressentiront par une lassitude extrême, une fatigue, un désintérêt pour ce qui les entoure, etc... Les problèmes physiques (fibromyalgie, troubles de la sexualité, etc.), les phobies, la consommation abusive d’alcool, de drogue et de médicament peuvent également apparaître avec le trouble.
Quelques conseils pour vous remettre du choc de l’incendie :
Ne vous isolez pas. Rester avec les personnes qui comptent pour vous, ceux qui peuvent vous écouter et vous aider. Les personnes qui ont un bon soutien social se mettent mieux.
Consultez des psychologues cliniciens ou des psychiatres. Vous pouvez aussi essayer les groupes de parole de personnes qui ont vécu la même chose que vous. La spiritualité peut aussi aider à surmonter ces épreuves.
N’abusez pas d’alcool, de drogues et de médicaments. Si vous voulez des calmants, consultez votre médecin.
Ne cherchez pas à éviter de parler de l’événement. Il est préférable de trouver quelqu’un de confiance à qui parler (professionnels, amis).
Essayez de reprendre vos habitudes car celles-cistructuraient vos journées et leurs donnaient un sens.
Essayer de tolérer vos troubles : la meilleure façon de chasser les pensées reliées au trauma est de les accueillir, puis de les laisser s’en aller comme elles sont venues. Tolérer ses troubles et accepter ses implications est une attitude qui vous aidera à moins les subir.
Renseignez-vous sur vos troubles, pour mieux les connaître et mieux faire face.
Jonathan Matile,
Psychologue clinicien et thérapeute énergétique