Maladie mentale, trouble psychologique ou exorciste ? |11 August 2018

Nous pourrions penser que l’exorcisme date d’une autre époque alors qu’en réalité les demandes de ces rituels sont actuellement en forte augmentation.

« Aux Seychelles, il est fréquent que des patients attribuent leur souffrance psychique à une cause superstitieuse comme de la magie noire ou la possession par manque de connaissance et pour des raisons culturelles », déclare Jonathan Matile, psychologue du Conseil National des Enfants (NCC).

Nous pourrions aussi penser qu’il est tabou de parler de ce sujet, mais pourtant ce n’est plus le cas, car désormais le Pape François 1er en parle fréquemment dans les médias.

Et depuis cette année, le Pape a même décidé d’organiser des formations pour devenir exorcistes pour faire face à la demande. Cependant, le Vatican ainsi que beaucoup d’autres institutions ont fait savoir que la grande majorité des personnes, des croyants possédés souffrent en réalité d'un trouble mental.

« La confusion entre possession et trouble mentale est fréquente mais quand c’est un enfant qui en fait l’objet d’une possession, le manque de soins psychologiques adaptés ‘peut créer des retards dans la réhabilitation de l’enfant », ajoute Monsieur Matile.

L’exorcisme est un rituel religieux destiné à sortir une entité spirituelle maléfique qui se serait emparée d'une personne qu’on identifie comme possédé.

Dans le domaine de la santé mentale, on utilise le diagnostic de « transe dissociative » ou « états de possession » qui ont des critères précis tels que : la substitution de l’identité personnelle du sujet par une nouvelle identité venant de l’extérieur, perte de la mémoire, intrusion de l’état parmi les activités habituelles, tendance à être nerveux, irritables et émotionnellement instables.

« Ces états de possession ne doivent pas être confondus avec d’autres diagnostics, comme celui du trouble de la personnalité multiple, où suite à un traumatisme vécu durant l’enfance, le sujet se sera construit involontairement et intérieurement une autre identité », explique M. Matile.

Il ajoute que ‘la possession ne doit pas aussi être confondue avec l’homosexualité ou par la suggestion d’être possédé grâce à des techniques d’hypnose ou l’autosuggestion durant des cultes.’

Afin de démontrer que les vrais exorcismes sont rares, il est important d’observer par exemple les statistiques de l’équipe de l’accueil Saint-Michel de l’Ile-de-France.

Leurs résultats montrent que sur 2 500 demandes d’exorcisme reçu dans une année, seules 50 personnes sont acceptées pour subir un rituel exorcisme, soient 2% des demandeurs.

Selon ces statistiques les autres 97%s des demandeurs, ils suffisent d’être écoutés voire même une intervention psychiatrique pour qu’ils se guérissent.

Devant l’ampleur de la demande d’exorcisme disproportionné observé aussi aux Seychelles, la NCC recommande l’intervention psychologique avant de décider d’exorciser un enfant, comme le recommande aussi le Vatican.

Pour une intervention gratuite, les parents sont priés de contacter la NCC sur 4283900.